Politique

Budget de la sécurité sociale : le texte texte adopté après avoir résisté à trois motions de censure

© Abaca - François Bayrou au pupitre de l'Assemblée nationale, le 12 février

Après avoir résisté à une troisième motion de censure, mercredi 12 février, le budget de la sécurité sociale est enfin adopté par l’Assemblée nationale, grâce à l'utilisation du 49.3. Si la pression redescend pour François Bayrou, les tensions restent importantes dans l’hémicycle.

Que ce fut compliqué. BFMTV rapporte que le budget de la sécurité sociale a été validé par l’Assemblée nationale, mercredi 12 février. En effet, la troisième motion de censure déposée par LFI - à cause de l’utilisation du 49.3 par François Bayrou - n’a pas été rejetée par l’hémicycle, dont le Parti socialiste et le Rassemblement national qui avaient voté pour l’une d’entre elles pour faire chuter le gouvernement Barnier (seulement 121 voix recueillies sur les 289 nécessaires).

Nous voilà, peut-être, au terme d'un marathon", a déclaré François Bayrou à la tribune, après l’adoption. Certains membres du clan du gouvernement ont applaudi la “responsabilité” du parti à la Rose qui a négocié avec l'exécutif pour ne pas voter la censure.

Ce PLFSS n'est parfait pour personne

S’il a réussi le passage de la chambre basse, le gouvernement a dû faire de nombreuses concessions. Le budget de la Sécu prévoit une hausse des dépenses d'Assurance maladie de 3,4 %, contre 2,6 % initialement prévu mais François Bayrou a dû renoncer à une hausse des tickets modérateurs (reste à charge du patient après le remboursement de l'assurance maladie), accepter de revoir à la baisse les efforts demandés aux entreprises concernant les exonérations de cotisations sociales, et faire le deuil de la désindexation des retraites sur l'inflation. L'instauration de sept heures de travail annuelles supplémentaires non rémunérées tombe aussi à l’eau.

Mais ces mesures sont nécessaires pour une partie de l’Assemblée afin de ne pas paralyser le pays. “Ce PLFSS n'est parfait pour personne", mais "il en va de la crédibilité française", a affirmé l'ancien ministre des Solidarités Paul Christophe (Horizons). Le rapporteur général Thibault Bazin (LR), a lui souligné face au gouvernement l'"impératif" de maîtriser le déficit de la Sécu, estimé à plus de 22 milliards d’euros pour 2025.

Bayrou reste sur un fil

Malgré ce petit répit, l’hémicycle reste en ébullition. La gauche est déchirée entre LFI et le PS. Le Rassemblement national, lui, reste menaçant concernant la censure. "Les pseudo-concessions pèsent peu face au rouleau compresseur austéritaire", a critiqué l'Insoumise Marianne Maximi. "Dans une démocratie adulte apaisée. Vous ne seriez pas là, monsieur le Premier ministre", a renchéri Benjamin Lucas, député chez les Écologistes.

Le parti de Marine Le Pen se félicite "des victoires" obtenues mais appelle plus que jamais à un "changement de dirigeants". En attendant que le texte passe au Sénat, jeudi en commission et lundi dans l'hémicycle - pour être définitivement adopté - les Insoumis souhaitent une manifestation dans toute la France, le 22 mars, lors de la journée internationale contre le racisme.

publié le 12 février à 22h25, Sébastien Salpietro, 6Medias

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