Budget 2025 : la France insoumise retire sa motion de rejet juste avant le début de l'examen du texte à l'Assemblée
© Lafargue Raphael/ABACA - Le député LFI Éric Coquerel à l'Assemblée nationale (Illustration).
Premier rebondissement de cette soirée d'examen du projet de loi de finances dans l'Hémicycle ce lundi 21 octobre 2024, LFI retire sa motion de rejet, destinée à bloquer le texte avant son arrivée à l'Assemblée nationale.
Un premier coup de théâtre d'une session sous tensions. La France insoumise a annoncé retirer sa motion de rejet du projet de budget 2025, dont les débats démarraient ce lundi soir au Palais Bourbon. Une annonce faite par Éric Coquerel, président insoumis de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, au micro de BFMTV.
Le Rassemblement national avait annoncé qu'il ne voterait pas cette motion, qui avait donc peu de chances d'aboutir. "On souhaitait utiliser la motion de rejet parce que c'est un temps de parole supplémentaire pour analyser le budget du gouvernement", s'est expliqué l'élu de Seine-Saint-Denis au micro de la chaîne, admettant que "c'est compliqué à expliquer". "En réalité on ne voulait pas qu'elle soit votée. Donc on a préféré carrément la retirer, c'est plus simple", a-t-il ajouté dans les couloirs du Palais Bourbon.
"On veut faire en sorte de pousser le gouvernement à accepter sa défaite"
La motion de rejet aurait été votée avant le début de la séance, et sa validation aurait permis l'arrêt de l'examen du texte, renvoyé au Sénat. Éric Coquerel avait d'ores et déjà souligné le caractère symbolique de la mesure déposée par son groupe, relevait ce lundi matin Libération. "On veut faire en sorte de pousser le gouvernement soit à accepter sa défaite parce qu’on gagnera à la fin, soit à mettre un 49.3 qui nous permettra de faire une motion de censure, et on verra bien ce que fait le RN dans ce cas-là", avait-il déclaré.
Isolée par les choix d'Emmanuel Macron après les législatives anticipées de cet été, la gauche tente depuis septembre de faire contre-poids en tant que force d'opposition. L'échec de la procédure de destitution initiée par les Insoumis à la rentrée, ainsi que la motion de censure portée par l'ensemble du NFP contre le gouvernement Barnier témoigne aux yeux de certains d'une fragilité politique. Pour les élus de l'alliance de gauche, en revanche, une opposition symbolique vaut mieux que rien : "La motion de censure est le seul outil dont dispose l'opposition à l'Assemblée nationale pour exister politiquement", avait souligné le sénateur socialiste Patrick Kanner, signataire du texte du NFP rejeté, le 10 octobre sur franceinfo. Le retrait de la motion de rejet annonce-t-il un changement de stratégie à venir ? Réponse dans les prochaines semaines.
publié le 21 octobre à 22h12, Joanna Wadel, 6Medias