Budget 2025 : François Bayrou tacle les macronistes qui critiquent le gouvernement
© Raphael Lafargue/ABACA
Le président du MoDem trouve "singulier" que des voix s'élèvent au sein du camp macroniste pour critiquer le budget présenté jeudi par le gouvernement Barnier. Des propos qui semblent particulièrement cibler Gabriel Attal et Gérald Darmanin.
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le président du MoDem et maire de Pau, François Bayrou, revient sur le budget 2025 présenté par le gouvernement jeudi dernier. Un "budget de crise" estime-t-il, pas franchement populaire au vu de la rigueur imposée, mais avec lequel il faudra pourtant composer : "Tout le monde aurait souhaité éviter cette situation" admet l'élu centriste, "mais la cascade des accidents ces dernières années a engagé des dépenses très importantes et des recettes amoindries. Les Gilets jaunes, le Covid, la guerre en Ukraine, les coûts de l’énergie et de l’inflation, la situation de semi-récession en Europe…"
"Le Parlement doit redevenir le lieu des discussions"
Si le budget 2025 a suscité la colère de la gauche qui y voit "une super austérité" et la circonspection du RN qui n'y décèle aucune "rupture avec la mauvaise gestion des 50 dernières années", ce sont plutôt les voix discordantes au sein même du camp macroniste qui semblent davantage agacer François Bayrou, relaie Le Monde. "Il serait singulier que l’ex-majorité critique le nouveau gouvernement sur l'effort à accomplir pour corriger un bilan qui est en réalité le sien" a commenté ce soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, dont le parti est un allié du gouvernement Barnier. Sans les nommer, François Bayrou cible ici le président du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal, ainsi que le désormais ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Ces derniers n'ont en effet, pas hésité à afficher leur opposition au gouvernement concernant le volet fiscal du budget, prenant ainsi leurs distances avec l'équipe nommée par le Premier ministre. Pour François Bayrou, "le Parlement doit redevenir le lieu des discussions, des négociations et de l’élaboration de compromis. Que ceux qui ne sont pas d’accord proposent des amendements" lance-t-il, en forme de mise en garde aux députés EPR.
publié le 13 octobre à 12h52, Sabrina Guintini, 6Médias