Bruno Le Maire dans le viseur de la justice, une enquête ouverte pour "faux en écriture publique"
© Lafargue Raphael/ABACA - Bruno Le Maire est visé par une enquête préliminaire.
Selon les informations de Marianne, mercredi 28 février, le paquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire "pour faux en écriture publique", visant le ministre de l'Économie et Claire Landais, secrétaire générale du gouvernement. Les enquêteurs se penchent sur des courriers rédigés en leur nom concernant la gestion des autoroutes.
Bruno Le Maire a-t-il commis des faux ? Le ministre de l'Économie et des Finances est visé par une enquête préliminaire, ouverte par le parquet de Paris, dévoilent nos confrères de Marianne, mercredi 28 février. L'un des hommes forts de l'exécutif et Claire Landais, secrétaire générale du gouvernement, seraient soupçonnés de "faux en écriture publique" concernant un plan de relance autoroutier (PRA) datant de 2015. Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison et 225 000 euros d'amende.
L'origine de l'histoire remonte à 2006. À l'époque, l'État a décidé de confier la gestion des autoroutes à des sociétés concessionnaires privées. En 2015, un plan de relance autoroutier est signé entre l'exécutif et ces entreprises, qui s'engagent à réaliser des travaux à hauteur de 3,2 milliards d'euros pour le compte de l'État, en échange d'une prolongation de trois ans de leur concession. Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, et Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, ainsi que leurs directeurs de cabinets respectifs, Alexis Kohler et Élisabeth Borne, sont aux manettes de ce PRA, qui a intrigué un certain Raymond Avrillier.
Bruno Le Maire a-t-il protégé Emmanuel Macron ?
Ce dernier, maire adjoint honoraire de Grenoble, a déposé une plainte en avril 2023 auprès du Parquet national financier et du Tribunal judiciaire de Paris, indique Marianne. Bruno Le Maire et Claire Landais, à la tête du Secrétariat général du gouvernement, seraient soupçonnés d'avoir, depuis leur arrivée en fonction, commis un faux afin de protéger Emmanuel Macron, Alexis Kohler et Élisabeth Borne, en assurant qu'ils ne disposaient d'aucun rapport ou note préparatoire à la négociation et à la signature du PRA en question.
"Après recherches, les services (de Bercy) ne sont en possession d'aucun document listé par le requérant. Ils ne sont donc pas en mesure de les produire", aurait indiqué le ministère de l'Économie, dirigé par Bruno Le Maire, dans un courrier de mars 2022. Selon les dires du ministère et du Secrétariat général du gouvernement, l'État aurait ainsi négocié le PRA de 3,2 milliards d'euros sans aucun document préalable.
Nos confrères de Marianne affirment pourtant que de tels documents existent, dont l'un daté de janvier 2015, tamponné "secret" et provenant de Bercy. Après la plainte de Raymond Avrillier en avril 2023, l'ouverture d'une enquête préliminaire doit désormais déterminer si Bruno Le Maire et Claire Landais ont délibérément commis des faux ou s'ils ont fait preuve de négligence.
publié le 29 février à 11h10, Cédric Alexis, 6Medias