Aurore Bergé accusée d'avoir voulu étouffer le scandale des crèches privées
© Lafargue Raphael/ABACA - Aurore Bergé connaît son interlocutrice depuis 2008, et leur passage ensemble à l'UMP (ancêtre des LR).
Selon le nouveau livre de Victor Castanet, "les Ogres", que "Le Parisien" a pu lire en avant-première, l’ancienne ministre en charge de la Famille aurait passé un accord avec la porte-parole du lobby des crèches privées.
Aurore Bergé pointée du doigt. La ministre démissionnaire en charge de la Famille aurait, selon le journaliste Victor Castanet, passé un accord avec Elsa Hervy, porte-parole du lobby des crèches privées, pour étouffer le scandale des crèches privées. Le journaliste sort un nouveau livre, Les Ogres, à paraître le 18 septembre prochain. Le Parisien a pu le consulter en avance.
Selon Victor Castanet, déjà auteur en 2022 des Fossoyeurs qui a révélé les défaillances des maisons de retraite Orpea, Aurore Bergé et Elsa Hervy auraient tenu une conversation sur l'application cryptée Telegram pour se mettre d'accord sur des éléments de langage et pour un "pacte de non-agression" : d'un côté, les "géants du secteur" ne tapent pas sur le gouvernement, de l'autre, "le gouvernement saura faire preuve de mansuétude", écrit-il.
"Pas de vagues en attendant que la tempête passe"
En avril 2023, la publication d'un rapport de l'Igas pointe les dysfonctionnements des crèches privées. Lors de sa réaction à cette polémique, le 7 septembre suivant, Aurore Bergé aurait utilisé une "note" transmise par la FFEC, le lobby des crèches privées. Pendant ce temps, les entreprises suivent le mot d'ordre tenu en coulisses par la ministre : "Pas de vagues en attendant que la tempête passe".
Les deux femmes incriminées se connaissent depuis 2008, comme le confirment nos confrères : Elsa Hervy était conseillère parlementaire puis ministérielle à l'UMP quand Aurore Bergé occupait des fonctions dans la jeunesse du parti. Des informations confirmées par la ministre démissionnaire, qui précise : "On ne s’est pas revues pendant quinze ans. Nous n’avons jamais déjeuné ni pris un café en tête-à-tête ensemble".
"Je n’ai rien à cacher et l’État non plus", a-t-elle ajouté, prévenant qu'elle se réservait le droit "d’attaquer le livre s’il y a des propos qui (lui) portent atteinte".
publié le 13 septembre à 17h13, Martin Pereira, 6Medias