Politique

Au sein de la macronie, la nomination de Michel Barnier à Matignon provoque des secousses

© Paoloni Jeremy/ABACA

L'aile gauche du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale ne voit pas d'un bon œil le choix de Michel Barnier comme nouveau Premier ministre, rapporte Le Parisien, mardi 10 septembre. Au point que certains députés se sentent "trahis" et évoquent "une forme d'amertume".

C'est un choix qui est loin de faire l'unanimité au sein de la majorité présidentielle. Après de longues semaines de tractations, Emmanuel Macron a désigné Michel Barnier comme nouveau Premier ministre, jeudi 5 septembre. Une décision qui ne manque pas de susciter l'incompréhension chez certains députés Renaissance, faisant partie de l'aile gauche de la macronie, relate Le Parisien, mardi 10 septembre. "Soit il parvient à nous séduire. Soit il ne va pas être bien reçu", avance un poids lourd du groupe parlementaire, alors que Michel Barnier est attendu à Rosny-sur-Seine (Yvelines), où le groupe parlementaire Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) fait sa rentrée.

"L’aile droite, ils sont heureux. Je ne suis pas dans cet état d’esprit là. Il y a de la déception et une forme d’amertume. Michel Barnier, c’est un conservateur de droite, qui va mener une politique de droite. Ce n’est pas ma ligne politique", confie Stéphane Travert, ancien socialiste rallié à la macronie en 2017. Comme lui, plusieurs marcheurs de la première heure se sentent "trahis" par la nomination de Michel Barnier à Matignon. "Quand le lendemain d’une élection, vous ne nommez pas la personne issue du bloc arrivé en tête, cela crée un précédent. Un jour, ça se retournera contre nous", prédit un autre député.

"Mettre Barnier en difficulté, c’est mettre le président en difficulté"

Alors que la composition du gouvernement de Michel Barnier est attendue dans les prochains jours, la division semble plus que jamais d'actualité au sein de l'ancienne majorité présidentielle, entre opposition à la ligne politique du Premier ministre et volonté de peser sur la fin du quinquennat. "L’aile droite rêve d’entrer au gouvernement. Mais il y en a aussi au sein de l’aile gauche et ils se donnent bonne conscience en se disant 'Je fais contrepoids'", résume un député. "Pour le président, il faut qu’on soit dans une attitude d’ouverture et de construction. Mettre Barnier en difficulté, c’est mettre le président en difficulté", souligne un autre parlementaire.

publié le 10 septembre à 12h13, Quentin Marchal, 6Medias

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