Après la victoire de Donald Trump, Emmanuel Macron appelle à "défendre les intérêts des Européens"
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Mercredi 6 novembre, Donald Trump a été officiellement élu président des États-Unis après avoir remporté plus de 270 grands électeurs face à Kamala Harris. Après cette victoire, Emmanuel Macron a réagi en direct depuis Budapest.
Depuis Budapest, en Hongrie, aux côtés des dirigeants européens, Emmanuel Macron a commenté l’élection de Donald Trump, qui constitue selon lui "un moment historique" pour le monde, mais surtout pour les Européens.
« Trump va défendre les intérêts des Américains. La question est de savoir si nous sommes prêts à défendre les intérêts des Européens,» a-t-il déclaré, lors d’une prise de parole retransmise en direct.
Un moment décisif, selon le président français, qui y voit un tournant majeur dans la manière dont les Européens devront écrire leur propre histoire. « Voulons-nous lire l’histoire écrite par d’autres, ou bien voulons-nous l’écrire nous-mêmes ?» a interrogé Emmanuel Macron. Pour lui, la France et l’Union européenne représentent une puissance unie et forte, regroupant plus de 700 millions d’habitants conscients de leur force collective.
Défendre les intérêts des Européens dans un esprit d’unification
L'Union européenne, que décrit Emmanuel Macron comme une puissance unique, doit "agir" et "défendre" les intérêts nationaux et européens, en particulier les intérêts économiques et stratégiques. Voir plus grand, voir plus proche, placer la paix, la prospérité et l’intérêt commun des Européens au centre de toutes les décisions futures : telles sont les priorités pour Emmanuel Macron.
Le chef de l’État assure que les Européens n'ont pas à « déléguer pour l'éternité (leur) sécurité aux Américains.» Il précise que « nous ne voulons plus d'impérialisme à nos frontières » et qu'il est essentiel de faire de l'Europe un espace de sécurité.
« Nous avons besoin d'une Europe qui simplifie ses règles, qui renforce sa compétitivité par l'innovation et qui redéveloppe son marché intérieur. » Pour le président, cette élection doit ouvrir les yeux des Européens, afin de bâtir, entre les pays de l’Union européenne, une force unie dans tous les domaines : économique, environnemental, et surtout énergétique. « Il est primordial de penser à une nouvelle intégration énergétique, de faire une grande Europe de l'électricité, car nous ne sommes pas simplement un supermarché,» affirme-t-il.
Il a conclu en déclarant que la France et l'Europe doivent assumer un agenda de protection de la démocratie et revoir comment leurs concitoyens votent. « Nous devons bâtir un agenda positif, conscient de ce qu'est la grande Europe : une puissance politique et indépendante. Nous pensons parfois que nous devons déléguer notre modèle économique aux Américains, et ainsi de suite. Mais nous pouvons reprendre le contrôle !»
Un discours ambitieux. Reste à savoir si les autres dirigeants européens afficheront la même volonté.
publié le 7 novembre à 14h00, Orane Guisset, 6Médias