AME, délit de séjour, nomination d'un "missi dominici" : Bruno Retailleau dévoile les contours de la loi immigration
© Lafargue Raphael/ABACA - Bruno Retailleau dévoile les contours de la loi immigration
Le ministre de l'Intérieur a dévoilé, sur France Inter, les premiers détails de la loi immigration qu'il compte mettre en place en 2025.
Alors que le budget 2025 est débattu à l'Assemblée nationale, un autre texte suscite déjà des débats, celui de la loi immigration. Au sein même du camp présidentiel, les différents élus ne sont pas forcément d'accord avec la mise en place d'une nouvelle loi immigration en 2025. Au micro de France Inter, jeudi 24 octobre, Bruno Retailleau a dévoilé les premiers détails de ce texte.
Le ministre de l'Intérieur se dit suivi dans ce projet : "Les Français la souhaitent à 71 % et la France en a besoin". Parmi les mesures qu'il souhaite mettre en place, la fameuse aide médicale d'État (AME), qu'il "ne veut pas supprimer, mais transformer en aide médicale d'urgence". Il voit dans l'AME "un encouragement à la clandestinité (...) qui nous singularise dans le monde entier."
"Je ne proposerai rien qui n'ait pas déjà été voté"
Autre volonté du locataire de la place Beauvau, rétablir le délit de séjour irrégulier et mettre fin à l'automaticité du droit du sol. Et d'expliquer : "On ne peut pas devenir Français sans s'en apercevoir". À la suite du meurtre de Philippine, découverte enterrée dans le bois de Boulogne le 21 septembre, Bruno Retailleau avait proposé d’allonger le délai de détention des étrangers clandestins jugés dangereux, passant de 90 à 210 jours. En vue de l'expulsion d'étrangers, le ministre a annoncé la nomination d'un "missi dominici" chargé de négocier des "accords bilatéraux" avec des pays tiers, de transit ou d’origine.
Alors que des voix s'élèvent face à une nouvelle loi immigration, Bruno Retailleau a été clair : "Je ne proposerai rien qui n'ait pas déjà été voté". Et d'ajouter : "On a deux textes, un projet de loi de transposition et une proposition de loi. Il y en a une qui est prête au Sénat." Il parle ainsi de son propre texte qui reprend les dispositions censurées précédemment par le Conseil constitutionnel.
publié le 24 octobre à 14h25, Guillaume Dosda, 6Medias