Altercation à l'Assemblée nationale : "Les invectives n’ont pas leur place dans l’hémicycle", rappelle Yaël Braun-Pivet
© Ait Adjedjou Karim/ABACA - Yaël Braun-Pivet à l'Assemblée nationale, le 29 octobre 2024 (Illustration).
La vive altercation qui a éclaté jeudi soir entre deux députés en marge du débat sur l'abrogation de la réforme des retraites n'est pas du goût de Yaël Braun-Pivet. La présidente de l'Assemblée nationale a réagi à l'incident par communiqué, vendredi 29 novembre, ouvrant la porte à de possibles sanctions.
Le climat se tend à l'Assemblée nationale. En pleine période d'incertitude pour le gouvernement, menacé de censure par les oppositions, la niche parlementaire de La France insoumise s'est achevée avec une vive altercation entre élus, jeudi 28 novembre. Un accrochage a eu lieu entre deux députés du MoDem et du Parti socialiste, sur le point d'en venir aux mains, en marge du débat sur l'abrogation de la réforme des retraites proposée par la gauche. Une violence que la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a fermement condamnée dans une réaction ce vendredi 29 novembre.
Dans un communiqué publié ce vendredi et notamment relayé par TF1 Info, Yaël Braun-Pivet a déploré le "triste spectacle donné aux Français", rappelant que "les invectives et les altercations n’ont pas leur place dans l’hémicycle". Et de souligner que "les tentatives de pression ou d'intimidation" de certains parlementaires - du groupe LFI, qu'elle ne nomme pas - sont "inacceptables et indignes d’une démocratie".
Des menaces derrière l'invective
Vers 22 heures jeudi soir, alors que la gauche accusait le camp présidentiel d'empêcher par un flot d'amendements tout débat sur l'abrogation de la réforme des retraites, inscrite au programme de la niche parlementaire de La France insoumise - qui durait jusqu'à minuit - le député MoDem Nicolas Turquois s'en est pris à son collègue socialiste, Mickaël Bouloux.
Le premier s'est plaint au second de recevoir des menaces impliquant sa famille pour s'opposer à l'abrogation de la réforme des retraites. Ce qu'il a confirmé par la suite à nos confrères de France Bleu Poitou. "Ce sont des personnes de ton village !", aurait lancé Nicolas Turquois, selon Le Figaro, s'approchant agressivement de l'élu PS d'Ille-et-Vilaine. Des parlementaires, dont le président du groupe MoDem dans l'Hémicycle, Marc Fesneau, se sont alors interposés pour les séparer. Le député LFI Antoine Léaument, qui a prié Nicolas Turquois de sortir s'il ne se calmait pas, affirme que l'élu a ensuite dirigé sa colère contre lui, avant d'être évacué par des huissiers.
Une "éventuelle sanction" envers le député MoDem
Condamnant dans son communiqué "tout ce qui contribue à entretenir un climat délétère dans l'hémicycle et dans le débat public, en particulier les montages photos, les listes jetant les députés en pâture sur les réseaux sociaux, le harcèlement exercé sur certains d'entre eux, voire même sur leurs proches", Yaël Braun-Pivet a tenu à indiquer qu'un bureau serait prochainement réuni pour décider d'une "éventuelle sanction" envers Nicolas Turquois, qui a depuis présenté ses excuses.
publié le 29 novembre à 18h56, Joanna Wadel, 6Medias