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Aide médicale d'État : "Il n'est pas question d'y toucher", assure la ministre de la Santé

© Jumeau Alexis/ABACA - Aide médicale d'État : "Il n'est pas question d'y toucher", assure la ministre de la Santé

Alors que l'Aide médicale d'État est dans le viseur du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur, Geneviève Darrieussecq a indiqué, sur le plateau de franceinfo, qu'il n'était "pas question" d'y toucher.

En 2024, l'enveloppe de l'Aide médicale d'État prévue se chiffre à 1,2 milliard d'euros, soit environ 0,5 % des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Pour autant, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré, lundi 23 septembre, sur TF1, qu'il ne "s'interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions" sur le sujet, et notamment pour limiter les soins gratuits envers les étrangers en situation irrégulière.

Ce vendredi, Geneviève Darrieussecq lui a répondu, au micro de franceinfo. "Il n'est pas question de toucher à l'Aide médicale d'État. Je veux que tout le monde soit rassuré sur ce point-là", a lancé la ministre de la Santé. "Moi, je suis médecin, je parle de médecine et santé publique", a-t-elle poursuivi, affirmant en s'appuyant sur le rapport de Claude Evin et Patrick Stefanini que "c'est un dispositif utile et bien contrôlé par l'assurance-maladie de façon très stricte." Et d'ajouter : "L'aide médicale d'État, c'est aussi une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions."

L'AME remise en cause par l'extrême droite

Michel Barnier a également estimé, ce mardi sur France 2, qu'il était possible de "mieux gérer" l'AME et qu'il fallait "voir calmement les choses pour que ceux qui y ont droit puissent la recevoir". Aujourd'hui, elle concerne les soins médicaux et dentaires, les médicaments remboursés, les frais d'analyses et d'hospitalisation, ainsi que ceux afférents à certaines vaccinations et certains dépistages, à la contraception et l'IVG.

L'AME est notamment remise en question par le Rassemblement national. Le parti d'extrême droite avait promis de la supprimer s’il accèdait au pouvoir après les élections législatives. Au sein du camp présidentiel, les avis sont partagés. Laurent Marcangeli, président des députés Horizon, a fait savoir que "majoritairement, (son) groupe est opposé à la suppression, à la modification des dispositifs liés à l'Aide médicale d'État." Néanmoins, Mathieu Lefèvre, député Renaissance, a déclaré de son côté : "Moi, je pense qu'il ne faut pas faire de procès d'intention à Bruno Retailleau. Toutes les questions migratoires doivent pouvoir être étudiées avec pragmatisme."

publié le 4 octobre à 20h50, Guillaume Dosda, 6Medias

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