Politique

Affaire Julien Bayou : le député dénonce "un acharnement déloyal et scandaleux" dans sa lettre de démission

BFMTV a pu consulter la lettre de démission de Julien Bayou, envoyée mardi 2 avril aux équipes d’EELV. Accusé de violences psychologiques par son ex-compagne dans une plainte déposée début mars et acculé par son camp, il avait déjà décidé de se mettre en retrait du parti.

Julien Bayou a démissionné d’Europe écologie – Les Verts, mardi 2 avril. BFMTV a pu consulter sa lettre de démission, envoyée ce même jour aux équipes du parti écologiste. Accusé de violences psychologiques par son ex-compagne et acculé par son camp, le député s’était déjà mis en retrait du parti. Dans sa lettre de démission, il s’oppose à l’envoi prévu par EELV d’un courrier électronique à destination de dizaines de milliers d’adhérents. Courriel qui selon lui encourage à "témoigner contre lui". Cet "acharnement à mon encontre est déloyal et scandaleux", affirme ainsi l’homme politique dans sa lettre de démission. Il se dit victime "d’une traque". Le député se dit également "épuisé par ce (qu’il vit) comme un harcèlement et une pression psychologique insoutenable".

Des élus écologistes avaient lancé un appel à la grève militante, pour réclamer une suspension totale du député. Près de 80 militants et cadres locaux, mécontents du traitement interne de l'affaire, avaient même menacé de faire grève pour une durée indéterminée s'ils n'étaient pas entendus. Julien Bayou s’était mis en retrait depuis que son ex-compagne avait déposé plainte pour violences psychologiques au début du mois de mars. Il avait été immédiatement suspendu du groupe à l’Assemblée.

Un "appel pur et simple à la délation", dénonce l'homme politique

EELV a annoncé l’ouverture d’une enquête externe par "un cabinet spécialiste des violences sexistes et sexuelles, doté de compétences juridiques". Le courrier électronique dont se plaint le député de Paris serait envoyé dans ce cadre. Pour Julien Bayou, ce procédé le "discréditerait de manière irréversible tant auprès de (s)es adversaires que de (s)es partenaires politiques". Il réclame que les enquêtes internes et externes à son encontre cessent "sur-le-champ et cet e-mail nocif et délétère ne doit pas être envoyé". Dans sa lettre de démission, il qualifie même ce courrier aux adhérents d’ "appel pur et simple à la délation", cite BFMTV. Et assène : "Il n’est pas question que je me prête à ce jeu dégradant." Enfin, il menace d’user "de toutes les voies de droit, tant contre le parti que contre ses représentants en leur nom personnel", si les enquêtes commandées en internes et en externes se poursuivent.

publié le 2 avril à 22h31, Maeliss Innocenti et Ambre Deharo, 6Medias

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