Affaire Joël Guerriau : "Elle avait du mal à parler", confie le député qui a assisté Sandrine Josso
© Derajinski Daniel/ABACA - La députée Sandrine Josso a été droguée à son insu le mercredi 15 novembre 2023.
La députée Sandrine Josso a été droguée à son insu le 14 novembre dernier, chez le sénateur Joël Guerriau. Luc Geismar, député MoDem, est venu à son secours après cette soirée. Il raconte la nuit de sa collègue auprès de Presse Océan.
Il est la personne de confiance que Sandrine Josso a immédiatement appelée, après avoir quitté le domicile de Joël Guerriau, mardi 14 novembre. C’est au cours de cette soirée que la parlementaire aurait ingéré de la drogue à son insu, administrée par le sénateur centriste. Luc Geismar, député de la 5e circonscription de Loire-Atlantique, est alors joint par sa collègue députée alors qu’elle se trouve dans un état second à l’Assemblée où elle s’est réfugiée, comme il le relate dans les colonnes de Presse Océan, relayé par Ouest-France.
"Je l’ai sentie vaseuse. Elle avait du mal à articuler, à parler. Elle m’a dit qu’on avait mis quelque chose dans son verre et elle était très affirmative", se souvient-il. "J’ai pensé qu’elle avait peut-être fait un AVC ou une rupture d’anévrisme. Mais c’était quelque chose de grave dans tous les cas. Car je n’avais pas discuté avec la Sandrine habituelle", détaille-t-il également. Il ne cite jamais nommément Joël Guerriau mais évoque une personnalité qu’il côtoie : "Elle a insisté qu’on lui avait mis quelque chose dans le verre. Et ce on ne pouvait être que le sénateur. J’ai vraiment eu du mal à croire à une telle histoire car je connais la personne et on était habitué à se côtoyer."
"Je veux que tu sois là"
Malgré la confusion, Sandrine Josso arrive à indiquer à Luc Geismar qu’elle a alors été transférée aux urgences de Lariboisière, un hôpital du Xe arrondissement de Paris. "Je veux que tu sois là", lui aurait demandé la députée, visiblement apeurée. Après confirmation des médecins qu’elle avait été droguée, le député a accompagné sa collègue au commissariat pour porter plainte.
"Elle a insisté pour que je reste avec elle, car elle se sentait faible et vulnérable. Elle avait sans doute un peu peur, elle avait besoin d’être rassurée", explique-t-il, atterré par le geste du sénateur. "Sandrine a eu la force pour s’en sortir et la chance de pouvoir être bien aiguillée. Je ne suis ni juge ni enquêteur, mais elle a eu raison de parler", estime-t-il. Une enquête a été ouverte et le sénateur Joël Guerriau est actuellement mis en examen.
publié le 22 novembre à 07h25, Laureline Chatriot, 6Medias