Affaire Boualem Sansal : le vote de l'insoumise Rima Hassan au Parlement européen fait polémique

© Abdullah Firas/ABACA
Alors que les députés européens ont voté, jeudi 23 janvier, une résolution demandant la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, l'eurodéputée Rima Hassan s'est positionnée contre.
Une polémique après le vote. Le Parlement européen a voté une résolution, jeudi 23 janvier, pour demander la libération de l'écrivain Boualem Sansal. Il est incarcéré depuis la mi-novembre en Algérie. Si le texte a été adopté à une large majorité, les eurodéputés de la délégation insoumise s'y sont soit opposés soit se sont abstenus. Rima Hassan a voté non à cette résolution. Une opposition qui a créé une vive polémique relaie Midi-Libre.
"C’est une honte ! Franchement, s’abstenir ou voter contre un tel texte factuel où il n’y a rien d’idéologique, rien d’historique qui soit contestable, c’est simplement cautionner l’emprisonnement d’un immense écrivain dans des geôles et c’est profondément scandaleux", a déclaré l’eurodéputé socialiste Raphaël Glucksmann, sur BFMTV. "C’est inhumain, c’est politiquement scandaleux. Et je demande d’ailleurs à LFI de se justifier", a assuré le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur Europe 1.
L'ancien insoumis François Ruffin a, pour sa part, affiché sur France Inter son "désaccord complet" avec la décision de la délégation insoumise. "La place d'un écrivain n'est pas en prison, qu'on soit d'accord ou pas avec ce qu'il écrit", a-t-il expliqué.
Rima Hassan s'oppose à "l’instrumentalisation"
Rima Hassan s’est expliquée sur les réseaux sociaux en affirmant notamment "s’opposer à l’instrumentalisation qui est faite" du cas de Boualem Sansal par la droite et l’extrême droite. Elle pointe du doigt les relations tendues entre la France et l'Algérie. Elle a précisé ne pas "s'opposer à la libération de Boualem Sansal". Les députés insoumis étant "bien entendu attentifs au sujet des droits humains en Algérie comme dans le reste du monde." De son côté, Bruno Retailleau a concédé que Boualem Sansal était "sans doute l’otage de cette relation tendue entre les deux pays."
publié le 24 janvier à 18h30, Valentin Dechambre, 6Medias