Affaire Andy Kerbrat : pluie de réactions après l'interpellation du député en possession de drogue
© Lafargue Raphael/ABACA
Entre soutien et critiques, la classe politique se déchaîne après l'aveu d'Andy Kerbrat, député insoumis de Loire-Atlantique, qui a reconnu avoir été arrêté en flagrant délit d'achat de drogue, rapporte franceinfo, mercredi 23 octobre.
C'est une polémique qui ne manque pas d'agiter l'Assemblée nationale et d'entacher son image. Comme le relate franceinfo, mercredi 23 octobre, les réactions politiques se multiplient après que le député de La France insoumise (LFI), Andy Kerbrat, a publiquement reconnu sur son compte X avoir été arrêté dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 octobre, en flagrant délit d'achat de drogue, à Paris. Dans son communiqué, le parlementaire présente ses excuses aux électeurs de Loire-Atlantique, évoque des "problèmes personnels et des fragilités psychologiques" et confie qu’il va "suivre un protocole de soin".
Mais ces révélations n'ont pas manqué de lui faire subir une vague de critiques. À commencer par celles du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui lui demande de "tirer les conséquences de ses actes" car "un député a un devoir d'exemplarité". "Alors que le narcobanditisme s’installe en France avec son cortège de violences, il n’est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer de rue", poursuit le locataire de la place Beauvau. "En plein accord avec Bruno Retailleau. Un parlementaire fait la loi, il doit plus que quiconque la respecter", lui a répondu le député Renaissance, Mathieu Lefèvre.
Même son de cloche du côté de Laurence Garnier, secrétaire d'Etat à la consommation et conseillère municipale d'opposition à Nantes. "Par respect pour les Nantais qui lui ont accordé leur confiance et consacrer toute son énergie à sa nécessaire guérison, Andy Kerbrat doit se démettre de ses fonctions", a-t-elle écrit sur X. "Qu'il soit malade, c'est possible, et qu'il faille qu'il ait un traitement, pourquoi pas. Mais il est surtout coupable, il a violé la loi, et pour quelqu'un qui est censé l'écrire, c'est quand même gênant. S'il avait un peu d'honneur, il démissionnerait. Et ça, c'est lui-même et sa conscience", a renchéri Laurent Jacobelli, député du Rassemblement national (RN).
Des personnalités de gauche volent au soutien d'Andy Kerbrat
Plusieurs personnalités de gauche ont apporté leur soutien à Andy Kerbrat, comme sa collègue écologiste Sandrine Rousseau : "Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soin, reviens-nous en forme", a écrit l'élue de Paris sur X, qui rappelle que "la consommation de drogue et l'addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d'accompagnement". "L'addiction est une maladie" a mis en avant Sandrine Rousseau sur BFMTV-RMC, mercredi 23 octobre, tout en appelant le député insoumis à "s'engager dans un parcours de soins".
Le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a présenté à l'élu son "soutien très amical dans cette lutte" contre l'addiction. "Le député Andy Kerbrat a acheté un produit illégal. Il a reconnu le fait et présenté des excuses à notre mouvement et aux électeurs de sa circonscription", a-t-il également écrit, en ajoutant que l'intéressé "n'a commis de dommages que sur lui-même".
De son côté, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel souhaite "bon courage dans le chemin de soin" emprunté par Andy Kerbrat et regrette que la politique française soit "focalisée sur la répression plutôt que sur l'essentiel : le soin". Poursuivi pour usage de stupéfiants, le député insoumis a été "convoqué pour notification d’une ordonnance pénale", une procédure simplifiée qui permet de juger le prévenu rapidement sans audience dans les affaires de faible gravité, a indiqué le parquet de Paris.
publié le 23 octobre à 11h00, Quentin Marchal, 6Medias