Politique

Accord sur la loi immigration : six ministres menacent de démissionner si le texte est voté

La Commission mixte paritaire est tombée d’accord ce mardi sur une version de la loi immigration. La cheffe du Rassemblement national, Marine Le Pen, a salué "d'une avancée idéologique” et “une victoire” de son parti, rapporte BFMTV. Six ministres de la majorité menacent de démissionner si le texte est voté au Parlement, fait savoir Le Figaro.

L’accord de ce mardi 19 décembre créé du remue-ménage. Après plusieurs heures de tractations, la Commission mixte paritaire a livré sa version du projet de loi immigration dans l’après-midi. Une version durcie par les réquisitions des Républicains. Dans la foulée, Marine Le Pen a salué "une avancée idéologique” et “une victoire” du Rassemblement national, rapporte BFMTV.

"Il est inscrit maintenant dans cette loi la priorité nationale, c'est-à-dire l'avantage donné aux Français par rapport aux étrangers présents sur notre territoire dans l'accès à un certain nombre de prestations sociales", s'est félicitée Marine Le Pen, reprise par la chaîne d’information en continu.

"Honte à vous"

À gauche, les critiques se multiplient. "Honte à vous", a écrit la députée écologiste Sandrine Rousseau sur X (anciennement Twitter) à destination des députés Renaissance. "Tout s'éteint au pays des Lumières", a abondé Mathilde Panot. "Aujourd'hui, le gouvernement Macron se fond dans le lepenisme et enfonce le pays dans les pires fantasmes racistes et xénophobes", a ajouté la présidente des députés insoumis sur X.

En réunion de groupe ce matin, le député Renaissance Gilles Le Gendre s’est inquiété que la majorité ne mette "le doigt, la main puis le bras dans un engrenage qui fait de la doctrine historique du RN l'alpha et l'omega du débat politique", rapporte BFMTV. Interrogé sur une éventuelle défection de certains élus de son propre camp sur la loi immigration, Gérald Darmanin a assuré que "chacun vote en son âme et conscience".

En coulisses, six ministres menacent de démissionner, rapporte Le Figaro, citant Clément Beaune (Transports), Aurélien Rousseau (Santé), Patrice Vergriete (Logement) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), Roland Lescure (Industrie), Rima Abdul Malak (Culture). Selon le quotidien, ils ont fait savoir qu’ils "mettent leur démission dans la balance", si un texte trop dur est adopté mardi par le Parlement.

Dans un message posté sur X, l'ancien candidat insoumis à la présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon, a interpellé les macronistes. "Ressaisissez-vous. Ne laissez pas se faire cet accord si loin de nos traditions républicaines. Ne laissez pas le RN contaminer les lois. Ne donnez pas cette image de la France !" a-t-il écrit.

La droite, quant à elle, se félicite de l’issue des négociations. "Tout ce que nous avons exigé a été obtenu", s'est réjoui le député Les Républicains Aurélien Pradié. Tout comme la majorité des députés de la droite, l’élu a déjà annoncé qu’il voterait le texte. Le texte va être désormais soumis au vote au Sénat, puis à l’Assemblée nationale.

publié le 19 décembre à 17h20, Isabelle Hautefeuille, 6Medias

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