6Medias, publié le dimanche 15 mars 2020 à 23h00
Lors du dernier scrutin municipal, en 2014, la victoire du candidat d'Europe-Ecologie-Les Verts à Grenoble (Isère), Éric Piolle, en avait surpris plus d'un. Six ans plus tard, le parti écologiste est en position de force dans plusieurs grandes villes françaises au soir du premier tour des municipales, comme à Lyon, Bordeaux et Strasbourg.
Après Grenoble (Isère), Lyon (Rhône) ? Dimanche 15 mars, lors du premier tour des élections municipales, les écologistes sont arrivés en tête dans de nombreuses grandes villes françaises. Près d'un an après son bon score lors des élections européennes, où la liste menée par Yannick Jadot était arrivée en troisième position avec 13,5% des voix, Europe-Ecologie-Les Verts s'impose un peu plus comme l'alternative à gauche, où socialistes et Insoumis semblent moins en verve, sauf à Paris et à Lille (Nord) pour le PS. L'exemple le plus frappant : Lyon. Dans la troisième ville de France le candidat vert, Grégory Doucet arrive en tête, dimanche soir, avec 29% des voix, largement devant ses concurrents des Républicains (Étienne Blanc, 16%) et de la République en marche (Yann Cucherat, 15%). Un score d'autant plus symbolique que le maire sortant, Gérard Collomb, est l'un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron.
Piolle en tête à Grenoble
La belle soirée des écologistes ne se déroule pas uniquement entre Saône et Rhône. Ainsi, à Grenoble, Éric Piolle arrive facilement en tête en vue de sa réélection, avec près de 44% des voix. À Bordeaux, la liste menée par Pierre Hurmic est donnée au coude à coude avec celle du candidat Les Républicains, successeur désigné d'Alain Juppé (entre 34% et 35% tous les deux). Les Verts avaient fait de Besançon (Doubs) un objectif annoncé. Yannick Jadot s'y était même rendu il y a une dizaine de jours pour soutenir la candidate. Force est de constater qu'ils semblent en passe de réussir leur pari, Anne Vignot arrivant largement en tête, avec 31% des suffrages. Pareil à Strasbourg (Bas-Rhin), ou Jeanne Barseghian est première dimanche soir avec 26,7% des votes, plus de six points d'avance sur son concurrent issu de la majorité présidentielle.
Dans certaines autres villes, souvent historiquement de gauche, les Verts ne parviennent pas à devancer le parti socialiste, mais arrivent en deuxième position. C'est le cas à Rouen (Seine-Maritime) où Jean-Michel Bérégovoy est crédité de 24% des suffrages, quatre points derrière le PS. Même scénario à Lille (Nord), avec la maire sortante Martine Aubry donnée à 30% contre 23,5% pour le candidat écologiste, Stéphane Baly. À Toulouse, le candidat EELV, est aussi deuxième, mais cette fois-ci derrière le maire sortant soutenu par Les Républicains et LREM. De fait, il est en position de force pour mener une coalition de la gauche, devançant de dix points le PS (28% contre 18%). Dans la capitale, où les écologistes étaient arrivés deuxièmes aux européennes, avec près de 20% des voix, David Belliard recueille à peine plus de 11%. Sans doute la faute à Anne Hidalgo (31%) qui arrive largement devant Rachida Dati (LR, 22%) et Agnès Buzyn (LREM, 17%) et qui a fait de l'écologie un des piliers de son premier mandat.