6Medias, publié le lundi 09 mars 2020 à 11h42
20 Minutes publie un alarmant sondage Ifop pour Charles.co faisant écho de la crainte qui s'empare de la France. Par peur d'être contaminé par le coronavirus, un Français sur quatre pourrait ne pas voter aux élections municipales dimanche 15 mars.
Un sentiment de psychose commence à s'installer dans la tête d'une partie de la population française.
20 minutes relaie un sondage Ifop pour Charles.co annonçant que le prochain évènement impacté par l'épidémie de coronavirus pourrait être les élections municipales du dimanche 15 mars. Les électeurs envisageraient de ne pas se rendre dans l'isoloir. Cette enquête a été menée auprès de 1 008 personnes représentatives de la population et ayant minimum 18 ans.
Beaucoup de Français s'imaginent faire l'impasse sur ce vote pourtant important. La raison ? Ils se méfient d'une potentielle contamination au virus arrivé de Chine. Au total, ce serait près d'un Français sur quatre qui pourrait prendre cette décision radicale le week-end prochain. Cela représenterait entre 6 et 8 millions d'électeurs en moins sur les 44,3 millions inscrits en France métropolitaine.
Ce sondage Ifop rapporte également que 25% des Français interrogés ont déjà évité de se rendre dans des lieux publics pour des loisirs ou des achats en raison du coronavirus. 72% d'entre eux assurent se laver les mains en sortant des toilettes.
Des comportements « excessifs »
Enseignant-chercheur en psychologie de la santé et des maladies infectieuses à l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), Jocelyn Raude explique auprès de 20 Minutes que « nous sommes proches du pic de l'épidémie de peur liée au coronavirus. Une peur qui n'est d'ailleurs pas proportionnelle au nombre de personnes infectées par le virus. Très vite, ces comportements excessifs diminuent. »
Outre le fait de déserter les urnes, la population française manifeste son inquiétude à travers d'autres moyens. Craignant une pénurie dans les semaines à venir, certains commencent déjà à faire des provisions. « Cette minorité en surréaction va avoir un comportement incohérent, faire des réserves de produits de base alors que le risque de pénurie est totalement écarté », rappelle Jocelyn Raude. « Cela relève seulement de la prophétie auto réalisatrice. »
A l'inverse, d'autres Français ne surréagissent pas malgré la menace d'une contamination. Quatre sur dix pensent à se couvrir la bouche avec leur bras ou un mouchoir au moment de tousser ou éternuer. Trois sur quatre persistent à serrer la main lorsqu'ils se présentent à des inconnus et plus de neuf sur dix font encore la bise à leurs proches.