Orange avec Media Services, publié le mercredi 11 mars 2020 à 11h40
Un homme de 43 ans a découvert son nom sur une des listes en lice pour les municipales. Il a porté plainte.
"J'ai été trompé", soutient Cherif Kone.
Cet habitant de Nevers (Nièvre) a appris son engagement en politique samedi 7 mars quand l'un de ses amis l'a appelé pour lui annoncer que son portrait figurait sur la profession de foi de la liste "Pour Nevers", menée par le conseiller départemental indépendant Philippe Morel, qui regroupe des centristes et des socialistes.
L'homme, âgé de 43 ans, se défend de toute appartenance politique et assure n'avoir "jamais voulu faire de la politique", a-t-il expliqué mardi 10 mars à l'AFP, confirmant une information du quotidien Le Journal du Centre. Il a porté plainte auprès du parquet de Nevers, qui a confirmé le dépôt de plainte.
Si Cherif Kone reconnait avoir été démarché chez lui et avoir signé "des papiers", cet aide-soignant a raconté qu'il pensait qu'il s'agissait d'une "sorte de parrainage" pour aider à la formation de la liste. "Une sorte de pétition pour la soutenir", dit-il. "Mais jamais, je n'ai voulu faire de la politique", a-t-il poursuivi.
La profession de foi le fait apparaître en 19e position de la liste, avec un portrait tiré d'une photo de sa page Facebook, "datant de 2013", qu'il avait postée de lui avec David Hallyday. "C'est un manque de respect", dénonce Cherif Kone.
Le code électoral stipule cependant qu'un retrait de candidature n'est pas possible après le dépôt de liste. "Je compte quand même aller jusqu'au bout pour marquer mon mécontentement", a expliqué l'aide-soignant.
Interrogé par l'AFP, le candidat tête de liste, Philippe Morel, s'est déclaré "surpris" par les déclarations de Cherif Kone. "Soit il s'est engagé imprudemment et est pris de remords, soit il a été manipulé", a ajouté le conseiller départemental indépendant. "Il ne peut pas dire qu'il n'était pas au courant" qu'il s'inscrivait à la liste, estime-t-il. Philippe Morel a assuré que Cherif Kone a eu "toutes les informations", qu'il a signé "de sa main l'imprimé réglementaire" et "a donné la photocopie de sa carte d'identité".