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Vladimir Poutine brave son mandat d'arrêt international en se rendant en Mongolie, le Kremlin "pas inquiet"

© Prokofyev Vyacheslav/Tass/ABACA - Vladimir Poutine, le 20 août 2024.

Le président russe a fait savoir qu'il se rendrait en Mongolie le 3 septembre pour une visite diplomatique. Il s'agit de son premier voyage dans un pays signataire du traité de Rome, censé l'arrêter comme l'exige son mandat d'arrêt international, fait notamment remarquer le Guardian d'après l'Associated Press.

Une grande première depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Vladimir Poutine, dont chaque déplacement est scruté à la loupe, se rendra en Mongolie le 3 septembre prochain. Comme le pointe The Guardian d'après l'agence Associated Press, qui relaie l'information, l'État mongol a le devoir de l'arrêter, comme le veut son statut de signataire du traité de Rome. Car le chef du Kremlin fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour la déportation d'enfants ukrainiens. Ce qui ne semble pas inquiéter Moscou le moins du monde.

Une marge de manoeuvre réduite pour la CPI

"Il n’y a pas d’inquiétude. Nous avons un excellent dialogue avec nos amis mongols", a réagi dans une conférence de presse Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe cité par Le Parisien. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a pour sa part rappelé aux autorités mongoles qu'elles "reconnaissent la juridiction de la CPI", et doivent donc passer les menottes au président russe pour le "transférer à La Haye", où siège la Cour.

Mais selon The Guardian, Vladimir Poutine et le Kremlin ont des raisons de rester confiants, car la CPI ne dispose pas de leviers pour contraindre les États à appliquer les mandats d'arrêts. Elle reconnaît elle-même dans sa procédure : "La Cour ne dispose pas de son propre mécanisme d’exécution et il n’est pas rare que les États ne donnent pas suite aux demandes d’exécution de mandats d’arrêt". Des "documents bilatéraux" devraient être signés le 3 septembre entre Vladimir Poutine et son homologue mongol, Ukhnaa Khurelsukh, a par ailleurs fait savoir le Kremlin.

publié le 30 août à 17h37, Joanna Wadel, 6Medias

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