Ukraine : le poids grandissant des groupes radicaux

par euronews-fr

On se croirait au beau milieu d’une guerre de tranchées. Nous sommes en plein cœur de Kiev, à deux pas de la place de l’Indépendance. Manifestants et forces de l’ordre se toisent du regard. Ils observent une trêve, bien fragile.Dans ce champ de bataille, les groupes radicaux ont pris leurs quartiers. Ils se veulent une alternative aux partis d’opposition, auxquels ils reprochent leur inaction. L’organisation Praviy Sektor (secteur droite) est le fer de lance des radicaux. C’est un conglomérat de groupes ultranationalistes, anti-russes, mais pas pour autant pro-européens.“L’Empire russe constitue la plus grande menace pour l’Ukraine’‘, souligne Andriy Tarasenko, représentant de Secteur droite. ‘‘Quant à l’Union européenne, nous la considérons comme une formation impérialiste, qui nie les Nations en tant que telles, et qui a déchristianisé les Européens avec le libéralisme.’‘Lundi, les leaders de Secteur droite ont fait savoir qu’ils maintiendraient la trêve, si tous les détenus sont libérés avant le vendredi. “Les Jeux olympiques débutent vendredi. J’espère que tout le monde sera libéré avant, et que la plupart de nos demandes seront satisfaites. J’espère qu’on vaincra, car personne ne veut mourir pour Ianoukovitch. Les forces de sécurité ont déjà montré qu’elles étaient prêtes à tuer pour lui, mais mourir pour le Président, elles ne veulent pas’‘, explique Ihor Mazur, un autre représentant de Secteur droiteNon loin de Maidan, la place de l’Indépendance, des partisans du président Ianoukovicth font également entendre leurs voix. Originaires pour la plupart des régions de l’Est et de Crimée, ils feraient partie des 45 % d’Ukrainiens à être contre les protestations. Le Parti des Régions, au pouvoir, met en avant le fait que les radicaux ont pris en otage la protestation pacifique.“L’opposition a donné naissance à Maidan, et Maidan a donné naissance aux comportements extrêmes, aux extrémistes, aux radicaux. Les manifestants pacifiques, les habitants de Kiev, qui soutenaient les idées de l’Union européenne, sont partis d’ici’‘, souligne Oleksandr Zinchenko, qui représente le Parti des Régions. ‘‘Nous sommes là pour obtenir un règlement pacifique du conflit, et nous le prouvons avec notre comportement et nos actions. Nous n’avons pas de casques, de gilets par balles, nos mains sont propres, nous n’avons pas d’armes, pas de pistolets, rien.’‘Chacun campe sur ses positions ; le centre de Kiev reste bloqué par les barricades, et l’Ukraine est toujours dans l’impasse.

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