Hommage aux victimes de la répression stalinienne à Moscou

par euronews-fr

Autour de la pierre Solovetski ramenée de l‘île de Solovki où fut ouvert le premier goulag, des luminions ont été déposés pour rendre hommage aux victimes de la répression stalinienne. Ce monument est installé sur la place de la Loubianka devant le siège du FSB (ex-KGB, services secrets russes).Des dizaines de personnes s’y sont rassemblées ce dimanche, à Moscou, pour égrener les noms de ces millions de Russes déportés ou exécutés arbitrairement. La cérémonie est organisée chaque année par « Memorial », une ONG fondée en 1989 par Andreï Sakharov (prix Nobel de la Paix).« Les autorités tentent de flirter avec ce sombre passé », estime Sergeï Mitrokhin, l’ancien leader du parti d’opposition Iabloko (parti démocratique russe unifié). « Nous voyons bien comment, dans certaines situations, elles font allusion à l’Union soviétique et à Staline. C’est pour cela que des cérémonies comme celles-ci sont importantes, pour que les autorités voient que les gens n’ont rien oublié ».D’autant que les arrestations politiques sont toujours d’actualité en Russie. 270 personnes ont été interpellées début octobre pour avoir soutenu publiquement l’opposant Alexeï Navalny, alors emprisonné et candidat déclaré à la présidentielle de 2018.L’ambassadeur d’Allemagne en Russie, Rudiger von Fritsch, est venu lui aussi rendre hommage aux victimes de la répression stalinienne. « Il y a eu tellement de répression au XXe siècle. Dans mon propre pays aussi, en Allemagne. Donc nous rendons hommage à toutes les victimes. C’est en remplissant ce devoir de mémoire que nous parviendrons à éviter que de telles choses se reproduisent », dit-il.Faute de chiffre officiel, « Memorial » estime que 12 millions de personnes ont été victimes de la répression sous Staline.L’ONG – la plus ancienne organisation russe de défense des droits de l’homme – a profité de la cérémonie pour dénoncer l’emprisonnement de l’un de ses membres : un historien justement connu pour ses recherches sur les disparus de la Grande Terreur des années 1930.Iouri Dmitriev, 61 ans, qui dirige l’antenne de « Memorial » en Carélie (région frontalière de la Finlande), a été arrêté le 13 décembre 2016 à Petrozavodsk, dans le nord de la Russie, pour des accusations de « fabrication d’images pédophiles », selon l’ONG qui a dénoncé une affaire montée « de toutes pièces ».Iouri Dmitriev, qui dément ces accusations, encourt jusqu‘à 15 ans d’emprisonnement.La cérémonie se tenait à la veille du Jour officiel du souvenir des victimes des répressions politiques, instauré en 1991 à l’instigation de « Memorial ».A l’occasion de ce Jour du souvenir, un premier mémorial national en hommage aux victimes des répressions politiques — une Muraille du Deuil — sera inauguré ce lundi sur l’avenue Sakharov, en plein centre de Moscou, lors d’une cérémonie solennelle à laquelle participeront Vladimir Poutine et le patriarche Kirill.Avec AFP.

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