Egypte : Hamdeen Sabahi s'espère encore comme une alternative

par euronews-fr

Les 26 et 27 mai, l’Egypte vote pour choisir son nouveau président. Près de 11 mois après la destitution de l’islamiste Mohamed Morsi, le grand favori est l’architecte de cette éviction, l’ex-général et ex-ministre de la Défense, Abdel Fattah al-Sissi.Poursuivant une répression implacable contre les Frères musulmans, il se présente comme le rempart absolu contre les islamistes. Ses partisans voient en lui le seul capable de restaurer la sécurité et relancer l‘économie. Sûr de sa victoire, il s’est dispensé de mener une campagne traditionnelle, ne faisant que de rares apparitions publiques et refusant la plupart des interviews. Face à lui, un seul adversaire, le leader de gauche, Hamdeen Sabahi. Lors du scrutin de 2012, il faisait une percée inattendue, arrivant en troisième position. Cette fois encore, il espère déjouer les pronostics.Si le général Al-Sissi n’a pas voulu nous recevoir, Hamdeen Sabahi lui, a accepté de répondre à nos questions. Mohammed Shaikhibrahim, euronews: M. Hamdeen Sabahi, merci d‘être avec nous, bienvenue sur euronews. Que pensez- vous pouvoir offrir au peuple égyptien que les présidents précédents n’ont pas réussi à donner? Hamdeen Sabahi : Je veux travailler pour satisfaire les attentes que le peuple égyptien a exprimées pendant les révolutions, la révolution du 25 Janvier et celle du 30 Juin. Un Etat ​​qui fonctionne bien, c’est la preuve d’une révolution réussie… Je veux la justice sociale, rétablir les droits d’une majorité d’Egyptiens qui ne profitent pas d’une redistribution équitable des richesses, un Etat démocratique qui défende les libertés et prévienne les discriminations en Egypte. Installer un Etat de droit, l‘égalité des chances pour tous, l’indépendance de la décision nationale.euronews : Etes-vous prêt à traiter avec les Frères musulmans, si vous gagnez ? Hamdeen Sabahi : Les Frères musulmans ne reviendront pas en tant que parti, parce que la nouvelle Constitution interdit les partis religieux. Mais cela concerne les Frères musulmans uniquement comme organisation. En ce qui concerne les individus, j’affirme que nul ne doit être discriminé en raison de ses positions politiques, dès lors qu’il exprime son opinion de manière pacifique. Nous traiterons comme il se doit la violence, et quiconque défend des idéologies de terreur et de violence. Nous ne tolérerons aucune violation des libertés et des droits des Égyptiens à exprimer pacifiquement leurs opinions.euronews :Pensez-vous que les médias égyptiens et les autres organes d’Etat sont neutres dans ces élections? Hamdeen Sabahi : Sans parler de la télévision d’Etat, je ne vois pas d’objectivité dans les médias privés. Je pense que ceux qui détiennent les médias privés ont leurs propres intérêts. Je sais que l’Etat égyptien pèse sur ces élections, et je constate cette influence chaque jour. Malgré tout, j’accepte des élections dans lesquelles l‘État pèse en faveur d’un candidat. Mais ce que je réclame, c’est qu’il n’y ait pas de fraude, j’espère qu’il n’y en aura pas, et même s’il y en a, nous ferons face.”03.22 END

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