"Une ère d’avant-guerre" : le Premier ministre polonais lance un avertissement aux Européens
© Picture Alliance/DPA/ABACA - Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, lors d'un sommet à Berlin, le 16 mars 2024.
Interrogé par plusieurs médias sur la guerre en Ukraine, l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk a appelé l’Europe "à dépenser autant que possible" pour aider Kiev à combattre la Russie.
C’est l’un des alliés ukrainiens les plus actifs. Depuis le début de l’invasion russe, la Pologne ne lésine pas sur les moyens versés à Kiev. Et Varsovie ne se contente pas d’envoyer du matériel. En témoignent les récentes déclarations du Premier ministre polonais, Donald Tusk. Dans un entretien publié ce vendredi 29 mars dans plusieurs médias continentaux, dont la BBC, cette figure de l’Union européenne, ancien président du Conseil européen, a mis en garde ses homologues européens face aux possibles ramifications du conflit en Ukraine.
Selon le chef du gouvernement, le continent européen "(doit) (s’) habituer mentalement à l’arrivée d’une nouvelle ère", qu’il nomme "l’ère d’avant-guerre". La notion de guerre "n’est plus d’un concept du passé", a-t-il lancé en réponse aux récentes attaques menées par l’armée russe sur le sol ukrainien. Redevenu chef de gouvernement en décembre dernier après un premier passage entre 2007 et 2014, Donald Tusk s’avère l’un des plus fervents soutiens de Kiev.
"Le moment le plus critique depuis la Seconde Guerre mondiale"
Mi-mars, il avait participé à un sommet en compagnie des dirigeants français et allemand, Emmanuel Macron et Olaf Scholz. L’occasion d’afficher leur "unité" après les propos controversés du locataire de l’Élysée sur un possible envoi de troupes occidentales en Ukraine. Ces déclarations avaient crispé les chancelleries occidentales, dont Berlin, fermement opposé à cette éventualité.
Dans son entretien, Donald Tusk a reconnu que "l’Europe (avait) encore un long chemin à parcourir" autour des crédits accordés à la défense. D’après le chef du gouvernement polonais, les Vingt-Sept doivent s’accorder pour "dépenser autant que possible" en faveur de Kiev. Une réponse qu’il juge proportionnée au "moment le plus critique" vécu en Europe "depuis la Seconde Guerre mondiale".
publié le 29 mars à 19h40, Antoine Grotteria, 6Medias