Monde

Ukraine, Gaza, Liban... Ce qu’il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron à l’ONU

© John Angelillo/UPI/ABACA

Le chef de l'État français a pris la parole, mercredi 25 septembre, au siège de l'ONU à New York, où se tient l'Assemblée générale de l'organisation. Emmanuel Macron y a notamment évoqué la situation en Ukraine, à Gaza et au Liban, appelant fermement au cessez-le-feu dans ces territoires.

"Notre organisation affronte la plus grande convergence de crises qu'elle ait connue après huit décennies d'existence", a déclaré Emmanuel Macron à la tribune des Nations Unies le 25 septembre. "Chaque jour, l'humanité semble se fragmenter davantage alors qu'il faut des réponses communes, fortes, efficaces", a t-il ajouté d'un ton grave. Face aux représentants d'autres nations, le président français a fait le constat d'une situation internationale compliquée, marquée par une multiplication des conflits. Compliquée mais, veut-il croire, pas inextricable. La réponse : le bon sens commun. "Nous devons nous retrouver sur un socle essentiel : restaurer les termes de la confiance et du respect entre les peuples. Je les vois s'estomper. Nous devons montrer une égale attention à ceux qui souffrent. Une vie égale une vie."

Pour Emmanuel Macron, il est hors de question de catégoriser les victimes civiles des conflits en cours : "Ne laissons pas s'installer l'idée que les morts de l'Ukraine sont ceux du Nord, que les morts de Gaza sont ceux du Sud, que les morts du Soudan seraient ceux des consciences qui trop seules, s'en indignent."

Conflit israélo-palestinien : pour une solution à deux États

Ces conflits qui déchirent le monde interrogent "notre capacité à faire respecter notre charte des Nations Unies", constate le président. Et d'évoquer sans détour le soutien de la France au peuple ukrainien attaqué par la Russie de Vladimir Poutine : "La Russie mène une guerre de conquête territoriale, elle est coupable de graves manquements au droit, à l'éthique, à l'honneur." Pour lui, le sort de l'Ukraine "engage la paix et la sécurité en Europe et dans le monde". Alors que le président russe vient d'affirmer qu'il n'exclurait pas une riposte nucléaire en cas d'agression conjointe de l'Ukraine et de n'importe lequel de ses alliés, Emmanuel Macron insiste : "C'est bien notre intérêt commun que l'Ukraine soit restaurée au plus vite dans ses droits légitimes." La France, dit-il, continuera de soutenir la "remarquable" résistance des Ukrainiens.

Très attendue, la prise de parole d'Emmanuel Macron concernant le conflit israélo-palestinien, a mis en évidence l'urgence de mettre en œuvre la solution à deux États que la France appelle toujours de ses vœux. S'il condamne "avec fermeté" l'attaque terroriste menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et "pleure" les victimes parmi lesquelles 48 citoyens français, Emmanuel Macron estime que "la guerre qu'Israël mène à Gaza n'a que trop duré. Trop d'innocents sont morts". Martelant : "Il faut que cette guerre cesse" et que "les otages israéliens soient libérés." L'urgence est donc "que les armes se taisent, que les humanitaires reviennent à Gaza, que les populations civiles, enfin, soient protégées". Le déploiement d'une mission internationale "doit ouvrir la voie" à la mise en oeuvre de la solution à deux États répète le président français. Ce dernier souhaite "que soient prises les dispositions nécessaires pour restaurer l'autorité palestinienne dans ses fonctions et rendre à nouveau possible la vie, tout simplement".

"Il ne peut pas, il ne doit pas y avoir de guerre au Liban"

L'état hébreu a, de nouveau, été interpellé concernant l'escalade au Liban, pays auquel Emmanuel Macron envoie ses "pensées fraternelles". "Israël ne peut, sans conséquence, étendre ses opérations au Liban. Nous agirons pour faire émerger une voie diplomatique afin d'empêcher une explosion régionale", dépendant aussi en très grande partie du Hezbollah, qui poursuit ses tirs vers Israël. Et d'insister : "Il ne peut pas, il ne doit pas y avoir de guerre au Liban."

Emmanuel Macron a également eu des mots forts pour les pays du Sahel "où les armées françaises ont combattu le terrorisme", le chef de l'État a prôné la coopération internationale face aux grands défis, pour "assurer le respect de la souveraineté" de chaque nation.

publié le 25 septembre à 21h03, Sabrina Guintini, 6medias

Liens commerciaux