Orange avec Media Services, publié le vendredi 26 mai 2023 à 15h20
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonce un "crime contre l'humanité", après la destruction d'un établissement psychiatrique de Dnipro, qui a fait au moins deux morts. L'offensive ukrainienne se poursuit sur la région russe de Belgorod.
L'Ukraine a de nouveau été visée, vendredi 26 mai, par des salves de missiles russes. Une clinique a notamment été touchée à Dnipro, où au moins deux personnes ont été tuées. "Il y a 23 blessés à Dnipro", a indiqué le gouverneur Serguiï Lyssak, précisant que deux hommes avaient également été tués. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié des images sur lesquelles on peut voir des bâtiments fortement endommagés et surmontés de panaches de fumée noire. D'autres vidéos montrent des sauveteurs aidant des personnes avec du sang sur le visage à s'échapper de la clinique, à travers des couloirs pleins de décombres.
"Missiles et drones"
"Une nouvelle attaque de missiles russes, un nouveau crime contre l'humanité", dénonce Volodymyr Zelensky. Selon la première dame Olena Zelenska, il s'agissait d'une clinique de soins psychiatriques. Le gouverneur Serguiï Lyssak indique que sa région a été "massivement attaquée" pendant la nuit, "avec des missiles et des drones".
La municipalité de Kiev a elle aussi rapporté, au cours de la nuit, la 13e attaque aérienne russe sur la capitale depuis début mai. Cette fois-ci, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques Tu-95MS, depuis la région de la mer Caspienne. "Selon des informations préliminaires, toutes les cibles ennemies dans l'espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites", précise la ville.
Kiev fait état de 55 attaques russes
Sur l'ensemble du territoire, l'état-major ukrainien a fait état de 55 attaques aériennes russes, dont l'un a notamment endommagé un barrage dans la région orientale de Donetsk, faisant courir "un grand danger d'inondation" de la zone. L'armée russe confirme avoir mené des frappes nocturnes sur l'Ukraine, assurant avoir visé des "sites de stockage de munitions" et avoir "touché tous les sites désignés".
Moscou a aussi fait état de bombardements ukrainiens sur la région russe frontalière de Belgorod, pour la cinquième journée consécutive. La région a déjà visée en début de semaine, au cours d'une incursion de combattants armés venus d'Ukraine. Une frappe de drones a également touchement Krasnodar, à 200 km de la Crimée.
Pas de victimes en Russie
La région de Belgorod a subi des dizaines de tirs d'artillerie lors des dernières 24 heures, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov, ce qui a entraîné des dégâts matériels sans faire de victimes. Ces tirs ont notamment visé le village de Kozinka, dans le district de Graïvoron, où avait eu lieu en début de semaine une incursion de combattants armés venus d'Ukraine. Le village a été touché par 132 obus, selon le gouverneur.
Le district Belgorodski, qui entoure la capitale régionale Belgorod, a été frappé par 14 tirs, notamment de drones, dont l'un a lâché une bombe sur un bâtiment administratif, endommageant sa toiture et faisant exploser les vitres. À Krasnodar, ville de plus d'un million d'habitants dans le sud de la Russie, des bâtiments ont été endommagés par la frappe de deux drones, qui n'ont pas fait de victimes.
Groupes liés à l'extrême droite russe
Ces bombardements se déroulent alors que l'Ukraine dit préparer depuis des mois une contre-offensive d'ampleur, destinée à repousser les troupes russes, après avoir reçu de multiples livraisons d'armes occidentales.
Lundi, deux groupes armés combattant pour l'Ukraine et se disant russes ont attaqué la région frontalière de Belgorod, la plus grave incursion de ce type depuis le début de la guerre. L'armée russe assure avoir tué près de 70 "terroristes ukrainiens", à l'aide de l'artillerie et de l'aviation. Mais les deux groupes, dont des membres sont liés à l'extrême droite russe, ne font état que de deux morts et dix blessés dans leurs rangs.
Armes nucléaires au Bélarus ?
Dans ce contexte, la diplomatie russe a "vivement protesté" auprès de l'ambassade des États-Unis contre des "déclarations inacceptables" du conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan. Moscou l'accuse d'"approuver" les frappes ukrainiennes contre le territoire russe.
Autre source de tensions, le Bélarus, allié de Moscou, a affirmé jeudi soir que la Russie avait commencé à déployer des armes nucléaires sur son territoire, conformément à une annonce faite en mars par Vladimir Poutine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, n'a pas confirmé ces informations vendredi. Il s'est contenté de souligner que le Bélarus "est confronté à des attitudes inamicales, voire hostiles, de la part de pays voisins". "Il faut donc continuer à développer et à renforcer nos relations avec nos alliés (...) y compris dans le domaine militaire".