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Syrie: jihadistes et rebelles ont pris la majeure partie d'Alep

  • Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
    ©Omar HAJ KADOUR, AFP - Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
  • Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
    ©Abdulaziz KETAZ, AFP - Des combattants antigouvernementaux posent pour une photo devant la citadelle historique d'Alep, le 30 novembre 2024
  • Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
    ©Omar HAJ KADOUR, AFP - Vue aérienne de la citadelle historique d'Alep et ses environs endommagés par la guerre en Syrie, après l'entrée des jihadistes et de leurs alliés dans cette ville du nord de la Syrie, le 30 novembre 2024
  • Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
    ©Muhammad HAJ KADOUR, AFP - Vue aérienne du drapeau de l'opposition syrienne flottant au-dessus d'un marché dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
  • Des voitures incendiées lors de combats avec les forces gouvernementales sont en feu après l'entrée des jihadistes dans le centre d'Alep, le 30 novembre 2024
    ©Aaref WATAD, AFP - Des combattants antigouvernementaux se rassemblent dans le centre d'Alep devant un bâtiment portant un énorme portrait du président syrien Bachar al-Assad, le 30 novembre 2024

Les jihadistes et les factions rebelles alliées ont pris la majeure partie d'Alep, la deuxième ville de Syrie, après une offensive éclair contre les forces du régime de Bachar al-Assad qui a fait plus de 300 morts, a indiqué une ONG samedi.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre, a aussi fait état de raids aériens russes nocturnes sur Alep, les premiers depuis 2016.

Lancée mercredi, l'offensive des jihadistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et de leurs alliés, des rebelles syriens, constitue un coup dur pour le pouvoir.

Ces violences sont les premières de cette ampleur depuis plusieurs années en Syrie, où les hostilités avaient globalement cessé entre les belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales aux intérêts divergents dans cette guerre dévastatrice déclenchée en 2011.

Avec l'appui militaire crucial de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais, le régime Assad a reconquis en 2015 le contrôle d'une grande partie du pays et en 2016 la totalité de la ville d'Alep.

Mais de vastes régions échappent encore à son contrôle: le HTS et leurs alliés contrôlent des pans entiers de la province d'Idleb (nord-ouest) et des territoires dans la province voisine d'Alep, ainsi que des secteurs de Hama et Lattaquié. Et de vastes régions du nord-est du pays sont aux mains des forces kurdes syriennes.

Entrés vendredi à Alep, "le HTS et les factions alliées ont pris la majeure partie de la ville, des bâtiments gouvernementaux et des prisons", a indiqué l'OSDH.

Sur place, jihadistes et rebelles ont célébré leur entrée dans Alep, certains posant devant la citadelle historique, d'autres installant leur drapeau devant un poste de police arborant un grand portrait de M. Assad, selon des correspondants de l'AFP sur place.

L'armée syrienne a confirmé la présence de combattants antirégime dans de "larges parties" d'Alep et déploré des "dizaines" de morts et de blessés dans l'offensive des jihadistes.

Selon un dernier bilan de l'OSDH, 311 personnes ont été tuées depuis mercredi -183 combattants du HTS et factions rebelles, 100 soldats syriens et membres des forces progouvernementales ainsi que 28 civils.

- "Rythme incroyable" -

Des médias d'Etat ont fait état de quatre civils tués dans un bombardement sur une résidence d'étudiants à Alep, une ville de quelque deux millions d'habitants et poumon historique du pays d'avant-guerre.

"La plupart des civils restent chez eux et les institutions publiques et privées sont presque complètement fermées", a dit la radio progouvernementale Sham FM.

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a déclaré à l'AFP que jihadistes et rebelles, dont certains soutenus par la Turquie, avaient rapidement pris de vastes secteurs d'Alep sans rencontrer de résistance significative.

"Il n'y a pas eu de combats" et les forces du régime, ainsi que "le gouverneur d'Alep et les commandants de la police et de la sécurité se sont retirés du centre-ville", a-t-il ajouté.

L'offensive a aussi permis aux jihadistes et rebelles de conquérir au moins 50 localités dont la cité clé de Saraqeb, au sud d'Alep, à l'intersection de deux autoroutes reliant Damas à Alep et à Lattaquié, selon l'OSDH.

"Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable qui a pris tout le monde par surprise", estime Dareen Khalifa, experte de l'International Crisis Group.

Le chef du "gouvernement" proclamé par le HTS à Idleb, Mohammad al-Bachir, a affirmé jeudi que l'offensive avait été lancée après que "le régime a massé des forces sur les lignes de front et bombardé les zones civiles".

- Turquie, Russie, Iran -

L'armée turque, qui contrôle plusieurs zones du nord syrien, a appelé vendredi à mettre "fin" aux "attaques" sur Idleb et sa région après une série de raids des aviations russe et syrienne.

L'armée russe a annoncé que son aviation avait bombardé des groupes "extrémistes".

Le nord-ouest de la Syrie bénéficiait ces dernières années d'un calme précaire rendu possible par un cessez-le-feu instauré après une offensive du régime en mars 2020, et parrainé par Moscou et Ankara.

L'offensive jihadiste a été déclenchée le jour où un accord de cessez-le-feu a été annoncé entre le Hezbollah et Israël, en guerre ouverte pendant plus de deux mois. Israël a bombardé également des sites du Hezbollah en Syrie.

L'Iran, également un allié du Hezbollah, et la Russie, qui ont réitéré leur soutien au pouvoir syrien, ont aidé militairement le régime Assad pendant la guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression brutale par le pouvoir des manifestations prodémocratie.

La guerre complexe en Syrie a fait un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

publié le 30 novembre à 11h25, AFP

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