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Sahara occidental : les tensions entre l'Algérie et la France ravivées, Alger rappelle son ambassadeur

© Furlong Christopher/PA Photos/ABACA - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.

Dans une lettre envoyée par Emmanuel Macron au roi du Maroc Mohamed VI, le président français a acté un alignement diplomatique avec Rabat au sujet de l'autonomie du Sahara occidental. Un rapprochement qui n'est pas du goût d'Alger qui a ordonné le rappel de son ambassadeur à Paris, rapporte BFMTV.

Les relations diplomatiques se tendent entre la France et l'Algérie. Preuve en est, après avoir été mis au courant du contenu de la lettre d'Emmanuel Macron envoyée à Mohamed VI, roi du Maroc, Alger a décidé du retrait de son ambassadeur à Paris, comme le rapporte BFMTV. Que s'est-il joué entre les deux puissances ?

La question du Sahara occidental

À l'origine du refroidissement des relations, une lettre, rendue publique par l'Élysée, envoyée au roi du Maroc par Emmanuel Macron. Il est écrit dans celle-ci que le plan d'autonomie du Sahara occidental de 2007 est "la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies". Il ajoute ensuite "le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine".

Ce sont précisément ces derniers mots qui ont mis le feu aux poudres. Ils constituent en effet un revirement de la position française quant au sujet de l'autonomie du Sahara occidental. Le cabinet du roi Mohamed VI s'est par ailleurs empressé de communiquer au sujet de cette "évolution importante et significative en soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara". Le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui a lui, fait savoir son mécontentement.

Une position partagée par Alger qui, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, monsieur Ramtane Lamamra a dénoncé un "pas qu'aucun autre gouvernement français n'avait franchi avant lui". "Le gouvernement français a fini par donner sa caution franche et catégorique au fait colonial imposé au Sahara occidental", conclut le ministère dans un communiqué publié par l'agence officielle APS. La France a, pour sa part, "pris note de la décision de l'Algérie de rappeler son ambassadeur", tout en rappelant qu'elle restait "déterminée à poursuivre l'approfondissement de relation bilatérale avec l'Algérie".

publié le 30 juillet à 17h30, Gabriel Gadré, 6Médias

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