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Russie : Stellantis a-t-il été victime de piraterie industrielle ?

Le groupe français estime être victime d'un acte de piraterie en Russie, après avoir découvert la relance de voiture Citroën dans l’ancienne usine Stellantis, comme le rapporte franceinfo.

Des Citroën C5 Aircross sont en cours de production en Russie. Une information qui en révèle beaucoup sur les intérêts économiques et géopolitiques qui se jouent dans la région. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Stellantis a arrêté la production de ce modèle de Citroën dans son ancienne usine russe, située à Kalouga, à 200 km de Moscou. Depuis peu, le site internet citroen.ru indique que 96 C5 Aircross "russes" sont disponibles à la vente, comme le révèle franceinfo, lundi 22 avril.

"Le ministère de l'Économie a très mal pris le départ des constructeurs automobiles étrangers", explique un Français installé à Moscou, spécialiste des milieux industriels. "Il était résolu à ne leur faire aucun cadeau." Pendant deux ans, l’usine de Stellantis est restée à l’abandon. Si aucune cession n’a été faite, le groupe automobile a annoncé avoir désormais "perdu le contrôle" du site. Depuis le 27 mars dernier la production de voitures a été reprise à Kalouga par une société russe, nommée Automotive technologies.

Une relance aidée par la Chine

"Officiellement, il s’agit de l’ancien distributeur Citroën en Russie", a expliqué un journaliste russe à franceinfo. "Sur le papier c’est possible, d’autres évoquent la présence d’un gros investisseur mais ce ne sont que des spéculations." Une visite de l’usine a permis de confirmer que les véhicules construits sur site étaient quasi identiques aux modèles français.

Le constructeur chinois. Dongfeng, propriété du gouvernement chinois, actionnaire de Stellantis et partenaire de Peugeot et Citroën aurait d’abord fourni les pièces nécessaires pour la construction de 45 C5. "Tout cela reste hautement symbolique et c’est un grand bal géopolitique", estime un connaisseur du secteur. Une action en justice s’annonce compliquée, Moscou n’ayant pas peu des sanctions et Stellantis n’ayant a priori aucune intention de se fâcher avec ses partenaires chinois.

publié le 22 avril à 18h00, Laureline Chatriot, 6medias

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