Réseaux sociaux : le Sénat l'accuse d'avoir du "sang sur les mains", Mark Zuckerberg fait son mea culpa
© Cedeno Ken/UPI/ABACA - Les excuses du patron de Meta n'ont pas convaincu le Sénat.
La Big Tech s'est fait auditionner par le Sénat américain mercredi 31 janvier, pour répondre aux interrogations sur la protection des enfants et des adolescents sur les réseaux sociaux. Mark Zuckerberg a dû présenter ses excuses aux familles présentes, selon le New-York Times.
Meta (Facebook, Instagram), TikTok, X, Discord et Snap sous le feu des critiques du Sénat américain mercredi 31 janvier. Les cinq patrons ont été auditionnés sur les dangers des réseaux sociaux pour les enfants et adolescents. Et, chose rare, Démocrates et Républicains étaient unis pour pointer du doigt les manquements de la Big Tech, selon le New-York Times.
Mark Zuckerberg a dû se lever et présenter ses excuses aux familles de victimes présentes lors de l'audition. "Je suis désolé pour tout ce que vous avez dû vivre. Personne ne devrait avoir à traverser ce que vous avez enduré", a-t-il affirmé. Le dirigeant de TikTok, Shou Zi Chew, a pris la relève : "En tant que père de trois jeunes enfants, je sais que les questions abordées aujourd’hui sont horribles et alimentent les cauchemars de tous les parents".
Pas de quoi calmer la colère des sénateurs. "Monsieur Zuckerberg, vous et les entreprises qui sont devant nous, je sais que vous ne le pensez pas, mais vous avez du sang sur les mains. Vous avez un produit qui tue des gens", a déclaré le sénateur républicain Lindsey Graham. Le démocrate Richard Blumenthal a lui dénoncé un "niveau d'hypocrisie ahurissant".
La promesse de X et Snap
Les sénateurs ont pointé du doigt des documents internes de Meta, montrant que Mark Zuckerberg a refusé de renforcer les équipes chargées de contrôler les risques pour les adolecents. Le patron du Meta a affirmé avoir investi plus de 20 milliards de dollars dans la sécurité depuis 2016.
À la fin octobre 2023, 40 États ont porté plainte contre Meta, estimant que l'entreprise nuisait à la santé mentale et physique de la jeunesse. De nouvelles lois, pour pouvoir punir les plateformes numériques qui sont pour l'instant protégées de toute responsabilité juridique, sont bloquées au Congrès, très divisé sur ce sujet.
Une loi pourrait cependant passer les mailles du filet : le Kids Online Safety Act. Ce dernier aurait pour objectif de protéger les enfants des algorithmes pouvant leur déclencher de l'anxiété ou la dépression. X et Snap ont officiellement apporté leur soutien à ce projet. Meta, TikTok et Discord ont eux refusé, invoquant la liberté d'expression.
publié le 1 février à 08h55, Martin Pereira, 6Medias