Rébellion en Russie : qui est Evguéni Prigojine, le chef de Wagner ?
© Lev Borodin/Tass/ABACAPRESS.COM
L’homme de 62 ans, à la tête du groupe paramilitaire Wagner, est la cible d’une enquête du FSB depuis ce vendredi 23 juin, après un appel à la "mutinerie". Evguéni Prigojine multiplie les prises de paroles agressives et apparaît comme une nouvelle figure au poids important en Russie.
Il est dans le collimateur de Moscou. Evguéni Prigojine, fondateur et également patron du groupe paramilitaire Wagner, n’en finit plus de faire parler de lui ces dernières heures. L’homme d’affaires multiplie les attaques contre le haut commandement militaire. Selon lui, ses soldats auraient ainsi été visés délibérément par des bombardements de l’armée régulière russe depuis le début du conflit.
Mais Evguéni Prigojine n’en est pas à sa première fois. Autrefois discret, comme le souligne Le Monde, cet ancien prisonnier est sorti de sa tanière. “Son vrai objectif est de faire écarter le ministre de la Défense et le chef d’état-major général”, a estimé Philippe Comte, spécialiste de la civilisation russe, sur RTL. “Bande d’ordures puantes”, avait lâché le patron de Wagner à destination de Sergueï Choïgou, actuel chef de la Défense.
Un poids qui a gonflé avec la Guerre en Ukraine
Comme le rappelle La Voix du Nord, Evguéni Prigojine, depuis le début du conflit ukrainien, est devenu un personnage de premier plan de la Russie. En mai dernier, le mercenaire de 62 ans s’était félicité et avait revendiqué la prise de la région du Bakhmout. Pourtant, pendant de nombreuses années, l’homme d’affaires avait nié être à l’origine de la fondation de Wagner. Désormais, Evguéni Prigojine l’assume totalement.
Conséquence de cette rébellion, Vladimir Poutine a pris la parole pour s’exprimer à la nation. Il a dénoncé un "coup dans le dos" du peuple russe, dans une brève allocution. Vladimir Poutine a aussi évoqué, ce samedi, une “trahison” au sujet de cette attitude. Outre ces critiques vis-à-vis du commandement militaire ou de la Défense, le chef de Wagner vise peut-être directement le chef d’État russe. “Prigojine a des handicaps sérieux : pas d’accès direct à Poutine, pas de poste formel dans l’administration, peu d’alliés au sein de l’appareil d’État”, explique la politologue Tatiana Stanovaya dans un entretien au Monde.
publié le 24 juin à 09h56, Orange avec 6Medias