Présidentielle américaine : Kamala Harris a l'avantage dans les sondages, mais tout va se jouer dans les "swing-states"
© Bonnie Cash/UPI/ABACA
Dans la course à la Maison Blanche que disputent le républicain Donald Trump et la démocrate Kamala Harris, cette dernière est la favorite des sondages. Mais à un mois de l'élection, tous les regards se tournent vers les "swing-states". Quels sont ces États-clés qui peuvent changer la donne ?
Encore une trentaine de jours de campagne pour les deux candidats à l'élection présidentielle américaine. Alors que Donald Trump et Kamala Harris occupent le terrain, les instituts de sondage, dans leur quasi-totalité, donnent l'actuelle vice-présidente démocrate favorite, avec une très courte avance sur son adversaire républicain. Selon les chiffres relayés par le Huffington Post, Yougov pour The Economist estime que Harris obtiendra 49 % des voix contre 46 % pour Trump. The Emerson College annonce 50 % contre 48 % tandis que le Susquehanna Polling and Research place la démocrate largement devant (49 % contre 44 %). Les agrégateurs de sondages font tous état d'un écart très faible entre les deux candidats, avec en moyenne, 49 % des voix contre 46 %. La victoire n'est donc pas encore assurée pour les démocrates, et c'est désormais vers les "swing-states" que les regards se tournent. Sur les 50 États américains, beaucoup votent historiquement pour un camp et s'y tiennent de façon continue depuis des décennies. Mais d'autres, une petite poignée, ne sont pas aussi constants, et c'est dans ceux-là que les candidats doivent concentrer leurs efforts. Ces fameux "états-clés", en capacité de faire pencher la balance, sont au nombre de 7 : la Caroline du Nord, la Pennsylvanie, le Wisconsin, le Michigan, le Nevada, l’Arizona et la Géorgie. Pour rappel, les Américains votent des grands électeurs dont le nombre dépend de la population dans l’État. Il en faut 270 pour gagner. Un candidat qui obtient la majorité dans un État gagne tous les grands électeurs de ce même État. Pour les deux camps, ces swing-states sont donc d'une importance capitale car avec leur nombre important de grands électeurs, ils représentent un tiers des voix nécessaires pour atteindre la Maison Blanche (93 voix sur 270).
Quels enjeux dans chaque swing-state ?
La Pennsylvanie, avec ses 19 grands électeurs, est le plus important des swing-states. Pour l'heure, Harris y est favorite d'une très courte tête (0,8 points), forte du bilan de Joe Biden qui y a lancé des projets d'ampleur et créateurs d'emplois. Le soutien des syndicats au parti démocrate y est aussi très important. Mais Trump avait remporté cet État en 2016.
La Géorgie compte 16 grands électeurs. En 2020, elle avait joué un rôle important dans la victoire de Joe Biden. Traditionnellement acquis au parti républicain, ses habitants avaient pourtant préféré le démocrate à Donald Trump, en grande partie grâce à la mobilisation de la population afro-américaine. Kamala Harris, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la Maison Blanche, compte également sur leur vote.
Seize grands électeurs sont à convaincre en Caroline du Nord. Trump et Harris y sont à quasi-égalité dans les sondages. Les Républicains s'y sont imposés à chaque élection présidentielle depuis 2012.
Le Michigan, 15 grands électeurs, est le berceau de l'industrie automobile américaine. La gestion des conflits internationaux par le président Joe Biden pourrait desservir le camp démocrate. Son appui à Israël a en effet provoqué la colère de l'importante population musulmane de cet État. Pour l'emporter, Kamala Harris doit les reconquérir. Elle sait par ailleurs pouvoir compter sur le soutien du grand syndicat automobile UAW.
Les trois derniers swing-states, l'Arizona, le Wisconsin et le Nevada comptent le nombre le plus faible de grands électeurs (11, 10 et 6) mais leur indécision pourrait suffire à faire basculer les résultats. La victoire semble assurée dans le Wisconsin pour Kamala Harris (2 à 3 points de plus dans les sondages). Au Nevada, les courbes des sondages changent sans arrêt, rendant tout pronostic impossible.
publié le 5 octobre à 18h04, Sabrina Guintini, 6Médias