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Président taïwanais à Hawaï: la Chine "condamne fermement" et proteste auprès des Etats-Unis

Le président taïwanais Lai Ching-te visite le musée Bishop à Honolulu, Hawaï, le 30 novembre 2024

© Ronen ZILBERMAN, AFP - Le président taïwanais Lai Ching-te visite le musée Bishop à Honolulu, Hawaï, le 30 novembre 2024

La Chine a indiqué dimanche "condamner fermement" l'autorisation accordée par les Etats-Unis au passage à Hawaï du président taïwanais Lai Ching-te, où il a notamment été accueilli par le gouverneur de cet archipel américain.

Il s'agit de la première étape de la tournée du dirigeant taïwanais dans plusieurs territoires du Pacifique, un voyage qu'il présente comme l'entrée dans une "nouvelle ère démocratique", mais qui suscite l'ire de Pékin.

La Chine estime que Taïwan est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle n'exclut pas le recours à la force pour y parvenir.

"La Chine condamne fermement l'organisation par les Etats-Unis du +transit+ de Lai Ching-te et a adressé des protestations solennelles auprès des Etats-Unis", a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.

"La Chine suivra de près l'évolution de la situation et prendra des mesures résolues et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale", a-t-il souligné.

Opposée à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, la Chine est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

A Hawaï, Lai Ching-te a été accueilli par le gouverneur Josh Green ainsi que par Ingrid Larson, la directrice à Washington de la représentation américaine à Taipei (American Institute in Taiwan).

Pékin reproche régulièrement à Washington de ne pas respecter la promesse de ne pas avoir de relations officielles avec Taipei.

Le président taïwanais doit visiter les îles Marshall, Tuvalu et Palaos, seules nations de la région parmi les 12 alliés restants à reconnaître Taïwan.

- Vente d'armes -

La Chine a par ailleurs exprimé dimanche sa "ferme opposition" et "déploré" l'approbation par les Etats-Unis d'un nouveau projet de vente d'armes à Taïwan, à hauteur de 385 millions de dollars (364 millions d'euros).

"Nous exhortons les Etats-Unis à cesser immédiatement d'armer Taïwan et de cesser d'encourager et de cautionner les forces qui cherchent à obtenir l'indépendance de Taïwan et veulent renforcer leur armée pour y parvenir", a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué séparé.

"La Chine prendra des contre-mesures fortes et résolues pour défendre fermement sa souveraineté nationale, sa sécurité et son intégrité territoriale", a-t-il affirmé.

Bien que Washington n'ait pas de relations diplomatiques officielles avec Taipei, il reste le principal bailleur de fonds de l'île et son plus grand fournisseur d'armes.

Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l'arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de Lai Ching-te en 2024.

La Chine les accuse régulièrement de vouloir creuser la séparation culturelle entre l'île et le continent. En réponse, Pékin a notamment renforcé son activité militaire autour de Taïwan.

publié le 1 décembre à 11h21, AFP

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