Pompéi : de nouvelles analyses font table rase des hypothèses établies sur les derniers instants des victimes
© Zuma/ABACA
Grâce à de l’ADN ancien prélevé à Pompéi (Italie), des chercheurs ont pu découvrir plusieurs éléments sur des individus ayant vécu dans la cité antique, comme leur ascendance. Ces analyses viennent remettre en cause toutes les suppositions qui avaient été faites par le passé.
Alors que les analyses archéologiques se poursuivent depuis plusieurs dizaines d’années à Pompéi (Italie) pour en apprendre davantage sur les victimes de l’éruption du Vésuve, une équipe des universités de Harvard (États-Unis) et de Florence (Italie) a prélevé un matériel qui s’avère très précieux : de l’ADN ancien, a rapporté CNN, vendredi 8 novembre.
Ces analyses s’avèrent concluantes puisqu’elles vont même jusqu’à modifier "l’histoire qui a été écrite depuis la redécouverte de cette ville oubliée dans les années 1700", ont déclaré les chercheurs dans un communiqué. En effet, les chercheurs ont pu obtenir le sexe, les relations génétiques et l’ascendance de 14 individus ayant vécu dans la Pompéi antique. Leurs résultats contrastaient avec les suppositions qui étaient faites de longue date. Par exemple, deux personnes décédées qui étaient proches ont longtemps été considérées comme des sœurs ou une mère et sa fille, alors qu'il y avait au moins un homme. De même, les chercheurs pensaient qu'un adulte découvert un enfant sur les genoux étaient une mère et son enfant alors que l'ADN ancien a révélé qu'il s'agissait d'un homme, qui n'était par ailleurs même pas apparenté à l'enfant.
"Nos découvertes ont des implications importantes"
L’ADN ancien a permis de révéler que les 14 individus descendaient principalement de migrants en provenance de la Méditerranée orientale, comme pour les habitants de la Rome antique. Pour certains, les origines génétiques sont diverses, la région de Pompéi étant à l’époque une zone où les déplacements de population et les échanges culturels étaient nombreux.
"Nos découvertes ont des implications importantes pour l'interprétation des données archéologiques et la compréhension des sociétés anciennes", a déclaré, dans le communiqué, un des membres de l’université de Harvard. "Cette étude illustre à quel point les récits basés sur des preuves limitées peuvent être peu fiables, reflétant souvent la vision du monde des chercheurs de l'époque", a ajouté un de ses homologues de l’université de Florence.
publié le 9 novembre à 19h03, Lilian Moy, 6Medias