Placé sous mandat de dépôt, l'écrivain Boualem Sansal risque la prison à perpétuité en Algérie
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Poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, Boualem Sansal a été entendu par le parquet antiterroriste d'Alger puis placé sous mandat de dépôt, rapporte BFMTV, mardi 26 novembre. L'écrivain franco-algérien de 75 ans risque une peine de réclusion à perpétuité.
Arrêté en Algérie, Boualem Sansal a été entendu par le parquet antiterroriste d'Alger avant d'être placé sous mandat de dépôt, mardi 26 novembre, indique BFMTV. L'écrivain franco-algérien de 75 ans, "qui s'était rendu à Alger en confiance, est aujourd'hui placé en détention en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État", a fait savoir son avocat François Zimeray à l'AFP. "La privation de liberté d'un écrivain de 80 ans à raison de ses écrits est un acte grave, quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées", a-t-il également dénoncé.
Boualem Sansal a été interpellé à l'aéroport d'Alger, en provenance de France, le 16 novembre dernier. Selon El Moudjahid, le média officiel du gouvernement algérien, l'homme de lettres serait poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, notamment "atteinte à l'intégrité et à l'unité nationales et aux institutions de l'État". L'auteur, qui a obtenu cette année la nationalité française, risque une peine de réclusion à perpétuité.
Des relations diplomatiques tendues entre Paris et Alger
L'écrivain est connu pour ses positions critiques à l'égard du pouvoir algérien. "Le Code pénal algérien est au-dessus de tous. Il s'agit de la loi d'un État qui considère l'atteinte à son unité comme un crime et un acte terroriste. Boualem Sansal n'est qu'un agent sous couvert d'écrivain, que la morale et la culture n'ont pas pu éduquer", a fustigé un documentaire intitulé "Des serviteurs d'agendas occidentaux et marocains" et diffusé dimanche à la télévision algérienne.
Son arrestation survient dans un contexte diplomatique particulièrement tendu entre Paris et Alger, notamment depuis l'été dernier. La France avait alors déclaré soutenir le plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, dont la souveraineté est aussi revendiquée par des indépendantistes soutenus par l'Algérie.
publié le 26 novembre à 19h10, Cédric Alexis, 6Medias