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Pérou : le nez refait de la présidente au cœur d'un scandale d'État

© Xinhua/ABACA

Comme le relate 20 minutes, mardi 14 janvier, la présidente péruvienne, Dina Boluarte, a reconnu avoir subi une opération du nez en juillet 2023 "pour des raisons de santé", mais sans prévenir le Parlement. Certaines voix de l'opposition réclament sa destitution.

C'est un scandale politique qui fait la Une de tous les journaux au Pérou. Comme le rapporte 20 minutes, la présidente Dina Boluarte a comparu lundi 13 janvier devant la justice pour une opération du nez datant de juillet 2023. Gardée secrète et alors que le Parlement n'en a pas été averti, cette opération est qualifiée d'abandon de poste depuis sa révélation, qui pourrait aboutir à une demande de destitution du Parlement. Devant les enquêteurs du ministère public à Lima, Dina Boluarte a été entendue pendant plus de quatre heures. Aucune déclaration n'a été faîte à la sortie de son audience.

Au Pérou, ce scandale a éclaté le 5 décembre 2024 après que son ancien Premier ministre, Alberto Otàrola, a révélé que la présidente du pays s’était fait refaire le nez sans en informer le Parlement, comme l’exige la loi, en raison du risque de complication pour sa santé. L'enquête ouverte dans la foulée de ces révélations vise à déterminer si Dina Boluarte a commis un "délit d’abandon de poste" et omis d’informer le gouvernement et le Parlement de cette opération. Selon certains parlementaires et juristes, cette avocate âgée de 62 ans aurait enfreint la Constitution, ce qui pourrait bien entraîner un processus de destitution.

Dina Boluarte défend une opération "nécessaire et essentielle pour ma santé"

Face à la vague de critiques contre elle, Dina Boluarte s'est défendue le 13 décembre dernier, dans un message à la nation. "Il ne s'agissait pas d'une intervention esthétique, mais d'une intervention nécessaire et essentielle pour ma santé", a-t-elle alors affirmé, en expliquant que l'opération ne lui avait causé aucun type d'incapacité et n'avait pas entravé l'exercice de ses fonctions de présidente. Elle avait également exclu l'hypothèse d'une démission. Déjà poursuivie pour sa responsabilité présumée dans la répression des manifestations qui ont éclaté lors de son accession au pouvoir au début du mois de décembre 2022, faisant 50 morts, la présidente péruvienne voit donc un nouveau dossier juridique s'ouvrir contre elle. Avec de possibles lourdes conséquences politiques pour le Pérou, qui a connu six présidents différents depuis 2013.

publié le 14 janvier à 10h55, Quentin Marchal, 6Medias

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