On en sait plus sur les "freaks off", soirées très privées au cœur de l'affaire P. Diddy
© Pacific Coast News/ABACA
Sean Combs, autrement connu sous le nom de scène P. Diddy, est toujours en détention provisoire, visé par une dizaine de plaintes pour viols et agressions sexuelles. Au cœur de cette affaire, les soirées "freaks off" font l'objet de témoignages glaçants.
Sa chute est aussi spectaculaire que l'a été son ascension dans les années 1990. Sean Combs, 54 ans, d'abord connu sous le nom de scène Puff Daddy (la célèbre reprise de "I'll be missing you" en 1997, c'était lui) puis P. Diddy ou parfois plus simplement, Diddy, est au cœur d'une affaire de possible trafic sexuel qui agite la sphère médiatique américaine ces derniers jours. Le rappeur et producteur de hip-hop, inculpé ce mois-ci de trafic sexuel et extorsion, fait l'objet d'une dizaine de plaintes et est détenu au Metropolitan Detention Center de Brooklyn. Chaque jour comporte son lot de nouvelles révélations dans cette affaire avec, parmi les derniers éléments d'enquête, la lumière faite sur les "freaks off", soirées de débauche organisées par le rappeur dans des chambres d'hôtels ou de palaces. On apprend ainsi sur France Info, que lors de ces "fêtes", Sean Combs "utilisait alcool et drogues pour obtenir la soumission" des participantes. Le rappeur s'appuyait sur ses employés, "les ressources et l'influence de l'empire commercial multifacettes qu'il dirigeait et contrôlait pour créer une entreprise criminelle, dont les membres se sont livrés (...) au trafic à des fins d'exploitation sexuelle, au travail forcé, à l'enlèvement, à l'obstruction de la justice" poursuit la chaîne citant l'acte d'inculpation.
Drogue, coups et chantage
Ces freaks off sont "le cœur de cette affaire et elles sont intrinsèquement dangereuses", a résumé une procureure, Emily A. Johnson, pendant une audience de comparution lors de laquelle Sean Combs a plaidé "non coupable" des chefs de trafic à des fins d'exploitation sexuelle et d'extorsion.
Les révélations sur ces soirées font état d'un système fondé sur la "violence" pour contraindre les femmes à avoir de "longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe", des scènes que le rappeur "enregistrait" et pendant lesquelles les victimes prenaient des drogues, dont du GHB, la "drogue des violeurs". "Lorsque Combs n'obtenait pas ce qu'il voulait, il était violent (...) donnant des coups de pied et traînant ses victimes, parfois par les cheveux", décrit un procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams. Selon le New York Times, Sean Combs utilisait les vidéos tournées pour faire chanter les participants et les empêcher de protester.
Mercredi, le rappeur Curtis Jackson, alias 50 Cent, a annoncé qu'il travaillait sur un documentaire pour Netflix sur cette affaire, dont les bénéfices seront utilisés "pour soutenir les victimes d'agressions sexuelles".
publié le 28 septembre à 21h24, Sabrina Guintini, 6Medias