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Népal : la justice ordonne au gouvernement de limiter le nombre d’alpinistes gravissant l’Everest

Fin avril, la Cour suprême du Népal a exigé la limitation des permis d’ascension du plus haut sommet du monde. Une décision qui survient dans un contexte de tourisme grandissant, soulevant de nombreuses questions, notamment environnementales.

Le Népal veut protéger son joyau. Face à la forte augmentation du nombre de touristes et à ses conséquences, la justice népalaise a ordonné au gouvernement de limiter le nombre de permis d’ascension octroyés pour gravir l’Everest, le plus haut sommet du monde, et d’autres cimes himalayennes. La décision a été tranchée fin avril, comme l’a rapporté Libération ce vendredi 3 mai.

Le jugement intervient à quelques jours de l’ouverture de la saison printanière. Cette dernière, marquée par des conditions climatiques plus clémentes, offre aux alpinistes la possibilité de partir à l’assaut de la montagne érigée à 8 848 mètres. Or, depuis plusieurs années, les prétendants affluent. En 2023, 478 permis ont été délivrés, un record. Moyennant le versement d’une somme de 11 000 dollars (environ 10 200 euros), les grimpeurs sont autorisés à gravir l’Everest.

Embouteillages, pollution…

Malgré les coûts exorbitants, les aventuriers n’hésitent pas. Ce qui ne s’avère pas sans conséquences sur la fréquentation du sommet. En mai 2019, l’alpiniste Nirmal Purja avait publié sur les réseaux sociaux une photo d’une longue file d’attente composée d’ "environ 320 personnes" sur l’une des crêtes les plus dangereuses de l’ascension, rapporte BFMTV. La surfréquentation aurait provoqué quatre décès cette année-là, quelques mois avant la pandémie du Covid-19.

Les répercussions environnementales s’avèrent également visibles. Chaque année, des dizaines de tonnes de déchets sont laissées près de l’Everest, où s’agglomèrent des plastiques, des chaussures ou encore des canettes. Dans son jugement, la Cour suprême s’inquiète de ce phénomène à l’origine d’une pollution croissante. Ainsi, elle recommande au gouvernement de prendre des "mesures pour la gestion des déchets et la préservation de l’environnement".

publié le 3 mai à 21h45, Antoine Grotteria, 6Medias

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