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"Le chef d’une organisation criminelle" : la veuve d’Alexeï Navalny étrille Vladimir Poutine

Invitée à s’exprimer devant le Parlement européen, Ioulia Navalnaïa a accusé le président russe d’avoir "tué" son époux, le principal opposant au Kremlin. Ses funérailles doivent se dérouler vendredi à Moscou.

Un discours offensif, solennel et élogieux. Près de deux semaines après la mort de son mari, Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa s’est exprimée au Parlement européen, mercredi 28 février. Il s’agissait de sa première intervention devant les eurodéputés depuis le décès du principal opposant au chef de l’État russe, Vladimir Poutine, rapporte Ouest-France.

Le 16 février dernier, les autorités pénitentiaires russes ont annoncé la mort d’Alexeï Navalny à la suite d’un soudain malaise survenu "lors d’une promenade" à proximité de la colonie pénitentiaire dans laquelle il était incarcéré, en Sibérie.

Une justification balayée par de nombreux pays occidentaux, qui ont accusé le Kremlin d’être responsable. La veuve de l’opposant a martelé ces attaques. "Poutine a tué mon mari (…)(Il) est le chef d’une organisation criminelle", a-t-elle clamé, évoquant les conditions d’incarcération éprouvantes auxquelles était confronté son époux. "On l’a affamé, coupé du monde extérieur", a-t-elle poursuivi, affirmant que l’opposant était soumis à de la "torture pendant trois ans".

Hommage à l’action militante d'Alexeï Navalny

Ioulia Navalnaïa ne s’est pas résolu à dresser un panorama des "souffrances" subies par son époux. Selon elle, son action a permis "d’inspirer des millions de personnes avec des idées". Un engagement qu’elle a déjà promis d’épouser. "Je poursuivrai l’œuvre d’Alexeï Navalny", avait-elle lancé le 19 février dernier.

La place vacante du leader charismatique devra être comblée pour structurer une opposition sévèrement réprimée par le Kremlin, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine. En attendant, les obsèques d’Alexeï Navalny vont se dérouler vendredi prochain, à Moscou. Sa veuve a exprimé des craintes sur la tenue de cette cérémonie, potentiellement perturbée par "la police".

publié le 28 février à 17h30, Antoine Grotteria, 6Medias

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