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La France a, selon Jakarta, demandé le rapatriement de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie

  • Le trafiquant de drogue français Serge Atlaoui escorté par des policiers après une audience au tribunal de Tangerang, dans la banlieue de Jakarta, le 11 mars 2015 en Indonésie
    ©ROMEO GACAD, AFP - Le trafiquant de drogue français Serge Atlaoui escorté par des policiers après une audience au tribunal de Tangerang, dans la banlieue de Jakarta, le 11 mars 2015 en Indonésie
  • Le trafiquant de drogue français Serge Atlaoui escorté par des policiers après une audience au tribunal de Tangerang, dans la banlieue de Jakarta, le 11 mars 2015 en Indonésie
    ©SURYO WIBOWO, AFP - La trafiquante de drogue philippine Mary Jane Veloso (d) au tribunal de Sleman, le 3 mars 2015 en Indonésie

La France a selon Jakarta officiellement demandé à l'Indonésie le rapatriement de Serge Atlaoui, un Français de 60 ans condamné à mort en 2007 pour un trafic de drogue qu’il a toujours contesté, dans un pays où la législation antidrogue est l'une des plus sévères au monde.

"L'ambassade de France a remis une lettre du ministre français de la Justice au ministre indonésien de la Justice, datée du 4 novembre, contenant une demande de transfert du prisonnier français nommé Serge Atlaoui", a indiqué à l'AFP Yusril Ihza Mahendra, ministre indonésien en charge des Affaires juridiques et des droits humains.

Contactée par l'AFP, l'ambassade de France en Indonésie n'a pas réagi dans l'immédiat.

Serge Atlaoui, âgé de 60 ans, avait été arrêté en 2005 dans une usine où de la drogue avait été découverte, à l'extérieur de Jakarta, les autorités l'accusant d'être un "chimiste".

L'artisan soudeur venu de Metz et père de quatre enfants, s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d'acrylique.

L'affaire avait fait grand bruit en Indonésie où la législation antidrogue est l'une des plus sévères du monde.

Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême alourdir la sentence, le condamnant à la peine de mort en appel.

Il devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais a obtenu un sursis temporaire après que Paris a intensifié la pression, les autorités indonésiennes ayant accepté de laisser un appel en suspens suivre son cours.

M. Atlaoui a longtemps été détenu sur l'île de Nusakambangan, dans le centre de l'île de Java, surnommée "l'Alcatraz" indonésien. Il a ensuite été transféré à Tangerang, une ville à l'ouest de Jakarta, en 2015.

- Discussions avec trois pays -

Jeudi, M. Yusril avait indiqué que l'Indonésie était en discussion avec les Philippines, l'Australie et la France en vue du rapatriement de plusieurs prisonniers. Il avait dit espérer que ces transferts puissent se faire d'ici "la fin décembre".

Parmi eux se trouve Mary Jane Veloso, une Philippine condamnée à mort après avoir été arrêtée en Indonésie en 2010 avec une valise contenant 2,6 kilos d'héroïne.

La semaine dernière, le président philippin Ferdinand Marcos Jr. avait annoncé qu'un accord avait été trouvé entre les deux pays pour le retour de Mme Veloso à Manille.

Concernant cinq Australiens, membres "des neuf de Bali", arrêtés en 2005 et condamnés pour trafic de drogue à de lourdes peines de prison, M. Yusril a indiqué que le sujet serait abordé la semaine prochaine lors d'une visite à Jakarta du ministre australien de l'Inérieur, Tony Burke.

L'Indonésie compte actuellement 530 condamnés dans le couloir de la mort, dont 88 étrangers, a indiqué récemment l'association de défense des droits Kontras, citant des données officielles.

Les dernières exécutions en Indonésie remontent à 2016: un Indonésien et trois Nigérians condamnés pour trafic de drogue avaient été fusillés par un peloton d'exécution.

Un autre Français, Félix Dorfin, arrêté sur l'île touristique de Lombok, avait été condamné, au-delà des réquisitions, à la peine de mort en 2019 également pour un trafic de drogue qu'il a toujours nié. La sentence a ensuite été commuée en une peine de 19 années de prison, qu'il purge actuellement.

Michaël Blanc, un Français originaire de Bonneville (Haute-Savoie), avait lui été condamné à la prison à perpétuité, après avoir été arrêté sur l'île de Bali en 1999 pour trafic de drogue. Sa peine avait ensuite été réduite à 20 ans de réclusion avant qu'il obtienne une libération conditionnelle et puisse rentrer libre en France en 2018.

publié le 29 novembre à 09h52, AFP

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