Monde

"L'eau est montée très très vite" : le témoignage d'une Française installée près de Valence

© Pablo Morano/Xinhua/ABACA - Les habitants tentent de désembourber les rues.

Stéphanie, Française installée à Paiporta, à quelques kilomètres de Valence en Espagne, témoigne du cauchemar qu'elle a vécu dans la nuit de mardi à mercredi lors des inondations, mais aussi de l'élan de solidarité qui a suivi.

Quelques jours après les inondations qui ont dévasté le sud-est de l'Espagne entre mardi et mercredi, BFMTV a tendu son micro ce 2 novembre à une Française installée près de Valence, région la plus touchée. Alors que le nombre de morts s'élève à 211 et que des dizaines de personnes sont toujours portées disparues, Stéphanie relate le chaos dont elle a été témoin, mais aussi comment la vie s'organise et comment la solidarité permet aux habitants de tenir.

Mardi soir, "l'eau est montée très très rapidement" dans les rues et dans son immeuble, raconte-t-elle. Un "bouchon" s'est formé au niveau de la rivière. "Quand il a sauté, c'est monté très très vite, en l'espace de quelques heures seulement". Selon elle, 2m50 d'eau ont noyé les rues de Paiporta dans la soirée, rapidement transformés en boue au petit matin, offrant aux habitants un paysage de désolation. "Dans un premier temps on a fait un peu comme on pouvait", se souvient Stéphanie, "l'électricité est revenue aujourd'hui à 13h mais on a toujours pas d'eau". Parmi les images qu'elle n'oubliera sans doute jamais, celles des rues vides, recouvertes de boue : "Les deux premiers jours, il n'y avait personne. Là aujourd'hui les hélicoptères, les camions militaires commencent à arriver. Ça commence à s'organiser".

"C'est dur de voir les gens qui n'ont plus rien"

Stéphanie raconte également comment elle a pu se fournir en eau, en nourriture et en produits d'hygiène grâce aux points de ravitaillement installés depuis vendredi et dans les supermarchés laissés à l'abandon. Comme elle, d'autres habitants ont tout perdu sous les torrents d'eau boueuse qui n'ont rien épargné sur leur passage : "C'est dur de voir les gens qui n'ont plus rien : il y en a qui ont tout perdu, chez eux tout est perdu, trempé, tout est dans la rue. Ils ont perdu leur voiture, leur travail". La solidarité les aide à faire face. Spontanément, les habitants se sont munis de pelles, de balais et de brouettes pour désembourber les rues. La Française se dit "émue" par cet élan collectif.

Vendredi sur France Bleu, une autre Française, Chloé, Orléanaise partie étudier en Espagne, a aussi témoigné : "On voit beaucoup de solidarité en ville, énormément de points de collecte (...) Cela fait du bien de voir tout le monde se rassembler et essayer d'aider. On a vraiment eu de la chance dans le centre-ville de Valence, parce que quand on regarde les infos, tous les jours, le nombre de morts augmente, c'est forcément plombant. J'ai vu beaucoup de personnes passer avec des bouquets de fleurs et je me dis qu'elles ont sans doute perdu des proches".

publié le 2 novembre à 22h32, Sabrina Guintini, 6Médias

Liens commerciaux