Inondations meurtrières en Espagne : la lenteur des autorités pointée du doigt
© Europa Press/ABACA - La responsabilité des autorités espagnoles dans les inondations du 29 octobre 2024 à Valence, qui ont fait 205 morts, est pointée du doigt.
De plus en plus de voix s’élèvent pour pointer la responsabilité des autorités espagnoles dans les 205 morts causées par les inondations, rapporte Le Parisien. Alors que l’agence météorologique a averti d’un "danger extrême" dès le matin du 29 octobre, la protection civile n’a mis en garde les habitants que le soir.
Les autorités espagnoles sont-elles en partie responsables du nombre important de morts dans les inondations qui ont frappé le Sud-Est du pays ? De 205 aujourd’hui, le nombre de personnes décédées continue de grimper vendredi 1er novembre. Mais si ce bilan est aussi important, c’est parce que de nombreux individus ont été pris par surprise par la force des intempéries. Désormais, de plus en plus de voix s’élèvent pour pointer la responsabilité des autorités, qui n’ont prévenu les habitants du danger que très tard dans la journée, rapporte Le Parisien.
12 heures fatales
L’agence nationale de météorologie (Aemet), elle, avait pris ses précautions. Après un message de prévention sur les effets potentiellement dévastateurs de la tempête dès le 20 octobre, l’organisme a émis une "alerte rouge" le mardi 29 octobre aux alentours de 7h30. Dans celle-ci, elle avertit contre le "danger extrême" que représentent les précipitations et invite à la plus "grande prudence". Seulement voilà : s’enchaînent ensuite 12 heures durant lesquelles les autorités régionales ne réagissent pas. Il faudra attendre 20 heures le soir, voire 21 heures dans certaines localités selon El País, pour que la protection civile diffuse un SMS demandant aux habitants d’éviter "tout type de déplacement dans la région de Valence".
Malheureusement, à ce moment-là, il était déjà trop tard. "Lorsqu’on les a reçues [les alertes, NDLR] sur les téléphones, vers 20h10, l’eau avait déjà monté", déplore ainsi Sergio, un habitant de Valence, auprès des journalistes du Parisien.
Le président régional mis en cause
Pire encore, une erreur de communication pourrait avoir aggravé le bilan humain. Vers 13 heures, Carlos Mazón, le président de la Communauté autonome de Valence, diffusait sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il rassurait les habitants, leur assurant que l’intensité de la tempête diminuerait aux alentours de 18 heures. Ce qui n’a pas été le cas, c’est même l’inverse qui s’est produit. La vidéo en question a depuis été supprimée et le Parti populaire (PP), auquel appartient Carlos Mazón, a rejeté la responsabilité sur l’Aemet.
publié le 1 novembre à 19h29, Caroline Chambon, 6Medias.