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Guerre en Ukraine : vers une mobilisation des femmes à venir sur le front ?

© Smoliyenko Dmytro/Ukrinform/ABACA

Alors que l'armée ukrainienne montre des signes d'affaiblissement avec la reprise de la ville d’Avdiivka par les troupes russes, des femmes civiles pourraient être bientôt appelées pour renforcer les rangs sur le front. Non loin de Kiev, des entraînements au combat rassemblent déjà des femmes. Elles sont informaticiennes, étudiantes, graphistes, et sont prêtes à prendre les armes pour faire face à une guerre qui dure.

Les troupes russes ont repris la ville stratégique d’Avdiivka et il est clair que l’Ukraine s’affaiblit, manque de munitions et d’hommes. Face à cette situation critique, l'idée d'envoyer des femmes civiles sur le front émerge, avec des sessions d'entraînement déjà en cours près de Kiev que France 2 a suivi dans un reportage retransmis dimanche 18 février. Ces femmes, issues de divers milieux professionnels, sont déterminées à contribuer à l'effort de guerre dans un conflit qui perdure.

Kateryna, chargée de marketing, exprime un sentiment partagé par de nombreuses participantes : "Je viens acquérir les compétences pour être prête, au cas où la mobilisation des femmes serait décidée prochainement." Pour ces femmes, s'engager représente un lourd sacrifice, comme le souligne Kateryna : "C’est un sacrifice, mais plus je m’entraîne ici, plus j’accepte que je pourrais mourir sur le front."

Une option impopulaire

60 000 femmes font actuellement partie de l’armée ukrainienne, c’est 23 % des effectifs. Cette féminisation est davantage une nécessité qu’un souci d'égalité. Natalya, graphiste, se dit prête à répondre à l'appel, mais redoute la persistance des préjugés : "Beaucoup de femmes qui se sont engagées dans l'armée pour combattre sont encore cantonnées à des postes dans l'administration, donc si on me mobilise pour aller me battre, d'accord, mais si c'est pour rester dans un bureau, ça ne m'intéresse pas."

Cependant, toutes ne voient pas cette mobilisation d'un bon œil. Olena, kinésithérapeute, contrainte par la loi à s'inscrire en tant que diplômée de médecine, ne se sent pas prête à soigner des soldats près de la ligne de front, préférant un rôle à l'arrière. Pour Anastassia, médecin, la mobilisation des femmes est "impérative" pour pallier "le manque de médecins motivés sur le front."

Malgré ces opinions divergentes, la question de la mobilisation des femmes reste très impopulaire et controversée en Ukraine. Alors que l'armée russe renforce continuellement ses effectifs, le débat sur la participation des femmes au front demeure en suspens.

publié le 18 février à 18h42, Marine Corbel, 6Medias

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