Grèce : face aux secousses de Santorin, les scientifiques n'excluent pas une "crise sismique exceptionnelle"

© nextvoyage Pixabay - Archipel de Santorin. (Image d'illustration)
Depuis le samedi 1er février, des centaines de séismes ont ébranlé l'archipel grec de Santorin, dans la mer Égée. Les scientifiques craignent que ces petits tremblements de terre, qui n'ont pour l'instant pas fait de victimes, n'annoncent une "crise sismique exceptionnelle".
Sur l'archipel grec de Santorin, les tremblements de terre se succèdent continuellement depuis le 1er février. Des centaines de séismes secouent les îles de la mer Égée et précipitent le départ de milliers d'habitants, inquiets de trop tarder avant l'arrivée du tremblement de terre de trop. La crainte que ces séismes ne soient que les prémices d'une plus grande catastrophe est dans toutes les têtes. Pour les géologues, le risque est en effet bien réel.
"Nous n'avons jamais connu cela auparavant", témoigne Athanassios Ganas, directeur de recherche à l'Observatoire d'Athènes, cité sur TF1. "Nous avons maintenant plus de 41 tremblements de terre supérieurs à [des magnitudes de] 4 dans une période de 72 heures", poursuit-il. Et ce n'est pas tout. Comme le montrent les données des instituts de surveillance, plus de 180 séismes ont été enregistrés depuis le 2 février. "Les séismes sont en ce moment relativement importants. On parle de magnitudes entre 4 et 5 et il y en a en moyenne un toutes les heures", explique Florent Brenguier, sismologue à l'Institut des sciences de la terre de Grenoble dans les colonnes de TF1info. Aucune de ces secousses n'a encore occasionné de dégâts matériels où humains.
Inversement entre répliques et séisme ?
Située à la frontière entre les plaques eurasienne et africaine, l'archipel se trouve sur une zone particulièrement à risque. Les scientifiques craignent que les petits séismes n'en annoncent un plus gros, comme dans la péninsule de Noto au Japon survenue le 1er janvier 2024. Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,6 avait succédé à de petits séismes. Comme un phénomène où s'inversent répliques et séisme de haute intensité. Selon Florent Brenguier, "le risque est clairement augmenté". Il évoque même une "crise sismique" au caractère "exceptionnel".
Pour le scientifique grenoblois, ces contraintes créées par les séismes pourraient rompre la faille sismique et provoquer, comme le 9 juillet 1956, un important tremblement de terre, le séisme d'Amorgos. Ce dernier avait créé un important tsunami avec des vagues de 25 mètres de haut, provoquant la mort de 53 personnes dans l'archipel des Cyclades. Pour l'heure, "on ne peut pas dire si 2025 sera un nouveau 1956", conclut-il.
publié le 4 février à 22h51, Gabriel Gadré, 6Médias