Gaza : la réponse de Benjamin Netanyahu à Emmanuel Macron sur la reconnaissance d'un État palestinien
© Capture d'écran LCI
Sous le feu des critiques depuis le bombardement d'un camp de Rafah dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu était l'invité de LCI, jeudi 30 mai. Durant sa prise de parole, le Premier ministre israélien est notamment revenu sur la question d'une reconnaissance d'un État palestinien, évoquée par Emmanuel Macron.
Interrogé par Darius Rochebin sur LCI, jeudi 30 mai, Benjamin Netanyahu est revenu sur la situation actuelle en Israël mais aussi à Gaza. Alors qu'Emmanuel Macron s'est entretenu la veille avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans une perceptive d'une reconnaissance d'un État palestinien, dans le cas où plusieurs "réformes" seraient menées, Benjamin Netanyahu a répondu à la position du président de la République.
"Un État fantoche"
Il a dans un premier temps indiqué qu'Israël avait aujourd'hui "abandonné" toutes ses bases à Gaza. "Nous avons tout donné aux Palestiniens et ils n'ont pas fait la paix avec Israël", a-t-il déclaré. Avant de lâcher : "Ils ont creusé des milliers de kilomètres de tunnels, c'est plus que le métro parisien. Ils ont tiré des roquettes sur nos villes (...) Ce n'est pas un État paisible. Et si vous leur donnez un État maintenant, ce sera la plus belle récompense possible pour ces terroristes". Selon lui, une telle reconnaissance "encouragerait" à des actes terroristes dans le monde entier.
Avançant que le conflit qui se passe aujourd'hui au Proche-Orient contre "l'axe de la Terreur qui inclut le Hamas, les Houtis, le Hezbollah", le dirigeant israélien estime que si le Hamas parvient à la victoire, alors "ils réussiront partout (…) y compris en France", a-t-il ajouté. Pointant du doigt l'ombre de l'Iran dans le conflit, Benjamin Netanyahou a tenu à rappeler que lorsque l'on parle d'un État Palestinien, celui-ci ne sera "qu'un État fantoche de l'Iran" et "terroriste". Régulièrement en contact avec Emmanuel Macron, le Premier ministre israélien a indiqué ne pas avoir eu de nouveaux échanges avec lui depuis sa prise de parole sur une reconnaissance d'un État Palestinien.
"Chaque mort de civil est une tragédie"
Alors que la communauté internationale s'indigne depuis le bombardement du camp de déportés de Rafah, dimanche 26 mai, Benjamin Netanyahu a déploré toutes les victimes civiles collatérales de la guerre. "Chaque mort de civils est une tragédie (…) mais pour le Hamas, c'est une stratégie", a-t-il déclaré. Selon lui, l'armée israélienne fait tout son possible "pour éloigner les civils des zones de conflits" par le biais d'affiches ou d'appels téléphoniques. À l'inverse, le Hamas, lui, utilise "sciemment les civils comme des boucliers humains". "Ils font en sorte que les civils restent dans les zones en leur tirant dessus", a-t-il affirmé.
"Il ne s'agit pas de moi, il s'agit de l'État d'Israël"
Appelé à réagir sur le mandat d'arrêt réclamé à son encontre et celui de son ministre de la Défense par le procureur Karim Khan, de la Cour pénale internationale (CPI), Benjamin Netanyahu s'est défendu. "Il ne s'agit pas de moi. Il s'agit de l'État d'Israël", a-t-il dit sur LCI. Et d'ajouter : "C'est le droit du seul État juif à se défendre dans les années qui suivent l'Holocauste."
Pointant selon lui deux "falsifications" de la part du procureur de la CPI, qui combattrait ce droit à se défendre, le dirigeant israélien a estimé que ce dernier fait "une fausse équivalence entre les dirigeants démocratiquement élus d'Israël et les chefs du Hamas ». Il réfute par ailleurs les attaques selon lesquelles Israël aurait "une politique qui consiste à affamer les civils". Avant de trancher : "C'est faux."
Trois choses à faire après Gaza
Interrogé par Darius Rochebin concernant l'avenir d'Israël à Gaza, Benjamin Netanyahu a estimé sur LCI que son pays aurait "une responsabilité sécuritaire" à Gaza afin d'empêcher la résurgence du Hamas ou de tout autre groupe terroriste. "Je ne sais pas s'il faudra occuper Gaza, mais il faudra pouvoir y rentrer à n'importe quel moment pour pouvoir arrêter les terroristes", a-t-il affirmé, avant de préciser les trois étapes à réaliser dans l'enclave palestinienne. "La première chose, c'est qu'on doit vaincre les terroristes du Hamas (…) Ensuite, on doit s'assurer qu'il y ait une démilitarisation effective. Une déradicalisation. On doit changer les curriculums dans les écoles, dans les mosquées pour aller vers la paix et non vers la guerre", a-t-il détaillé.
Réaffirmant publiquement qu'Israël ne comptait pas se réinstaller à Gaza, Benjamin Netanyahu a enfin évoqué le futur gouvernement palestinien et la nature que celui-ci devrait prendre. "Les Palestiniens, une fois déradicalisés, doivent avoir une autonomie. Ils doivent avoir le pouvoir de se gouverner eux-mêmes et pas le pouvoir de menacer Israël", a-t-il annoncé.
publié le 30 mai à 22h43, Kévin Comby, 6Medias