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Belgique : une Belge euthanasiée, seize ans après avoir tué ses cinq enfants

© Pixabay - Une femme ayant tué ses enfants a été euthanasiée en Belgique.

Geneviève Lhermitte, ex-enseignante, a été euthanasiée en Belgique, le 28 février dernier, exactement seize ans après avoir tué ses cinq enfants, rapporte Le Parisien. Détenue pendant onze ans, elle était depuis internée en centre psychiatrique.

L'un des faits divers ayant le plus ébranlé la Belgique vient peut-être de connaître son ultime dénouement. Geneviève Lhermitte, ancienne enseignante de 56 ans, a été euthanasiée, le 28 février dernier, comme la loi le permet depuis 2002, indique Le Parisien. Seize ans plus tôt, jour pour jour, cette professeur de français avait tué ses quatre filles et son garçon, âgés de 3 à 14 ans, avant de se planter un couteau dans le thorax. "J’ai fait quelque chose de très grave, j’ai tué mes enfants. J’ai voulu me suicider mais je n’y arrive pas, je veux mourir", avait-elle dit aux secours belges cet après-midi-là, depuis sa maison de Nivelles, au sud de Bruxelles.

Souffrant physiquement et psychiquement, elle a donc été euthanasiée à cette date symbolique, à sa demande. La loi belge estime qu'en cas de pathologie "constante, insupportable et inapaisable", et si la requête est "volontaire, réfléchie et répétée", l'euthanasie peut être accordée. "Elle a rejoint ses enfants, ils sont enfin ensemble. La mort l’aura soulagée", a commenté son avocat Xavier Magnée. Après une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité en 2008, elle était internée en centre psychiatrique depuis 2019, après sa libération conditionnelle.

Un mari absent et un "intrus" ?

Pour justifier son geste, elle avait expliqué à la cour d'assises être "à bout de désespoir", rappelle Le Parisien. Elle décrivait son époux comme "absent", "surprotecteur", "trop autoritaire". Surtout, elle souffrait de la présence d'un "intrus", qu'elle haïssait au motif de lui voler son "intimité" : Michel Schaar, un médecin généraliste, tuteur légal de son mari orphelin, qu'il avait fait venir du Maroc pour ses études dans les années 1980. Dépendant financièrement de lui, le couple avait toujours vécu sous le même toit que cet homme. "Je n’ai jamais eu l’occasion de me sentir chez moi", avait déclaré Geneviève Lhermitte aux enquêteurs après le drame. "Même si c’était vrai, il existe des centaines d’échappatoires pour ne pas faire ce qu’elle a fait", répond Michel Schaar. À Nivelles également, la population ne pardonne pas ses crimes à la mère de famille. "Elle aurait dû rester en vie pour souffrir un peu plus", commente une jeune femme.

publié le 19 mars à 17h50, Orange avec 6Medias

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