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Bannir X en Europe ? La France met la pression sur Elon Musk et la Commission européenne

© SPUS/ABACA

La France a rappelé mercredi 8 janvier que le bannissement de X était une possibilité réelle en Europe, alors que les interventions répétées d’Elon Musk sur des questions de politiques européennes suscitent de vives inquiétudes. Sur France Inter, le ministre délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, a exhorté la Commission européenne à user des outils juridiques à sa disposition pour contrer les ingérences dans l’espace public européen.

Invité sur France Inter, Jean-Noël Barrot a critiqué le manque de fermeté de la Commission européenne face aux ingérences d’Elon Musk, soulignant que des mesures pourraient être prises directement par les États membres si la situation persistait."La Commission doit agir avec la plus grande fermeté. Si elle ne le fait pas, il faudra restituer aux États membres la capacité de protéger notre espace public", a-t-il déclaré. Interrogé sur la possibilité de bannir X en Europe, comme cela a été fait au Brésil pour une période de 40 jours, il a affirmé : "C’est prévu dans nos lois."

Jean-Noël Barrot a également insisté sur la nécessité pour l’Europe de "se réveiller" face à ce qu’il considère comme une menace pour l’intégrité de son espace public.

Elon Musk, PDG de X, a d'ailleurs récemment pris position sur des sujets sensibles de la politique européenne, il a exprimé son soutien au parti d’extrême droite allemand AfD et critiqué le Premier ministre britannique travailliste Keir Starmer. Ces prises de position alimentent les tensions et suscitent des appels à une régulation plus stricte de X en Europe.

Trump, le Groenland et le retour de la loi du plus fort

Les déclarations de Jean-Noël Barrot s’inscrivent également dans un contexte de tensions géopolitiques accrues, exacerbées par les récentes ambitions affichées par Donald Trump. Mardi, le président élu des États-Unis a réitéré son souhait d’annexer le Groenland, un territoire autonome du Danemark, et le canal de Panama, allant jusqu’à envisager un recours à la force.

Interrogé sur ces menaces, Jean-Noël Barrot a tenu à rappeler la souveraineté du Groenland, qu’il considère comme partie intégrante de l’Union européenne. "Il n’est pas question que l’UE laisse d’autres nations s’en prendre à ses frontières", a-t-il martelé. Le ministre a également averti contre un retour à "la loi du plus fort" dans les relations internationales, insistant sur la nécessité pour l’Europe de renforcer sa position dans un monde de plus en plus instable.

publié le 8 janvier à 12h33, Orane Guisset, 6médias

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