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Au Royaume-Uni, l’inquiétante disparition d’enfants, tous migrants

© Brighton (Garry Knight - Flickr)

La police de Brighton, dans le sud du Royaume-Uni, a admis auprès du journal The Observer, la disparition de 76 réfugiés. Ces mineurs isolés étaient hébergés dans un hôtel par les autorités. Si ces enfants ont pu s’enfuir de leur propre gré, un témoin et des associations alertent sur de possibles kidnappings.

Les scandales ne s’arrêtent jamais pour les conservateurs au pouvoir au Royaume-Uni. Le dernier en date vient d’une révélation de The Observer, repérée par Le Parisien. Le journal britannique a révélé qu’au cours des 18 derniers mois, 137 enfants non accompagnés avaient disparu à Brighton et que seuls 61 ont été retrouvés. Ces migrants étaient hébergés par l'Etat dans un hôtel de la ville.

“[Les enfants] ne sont pas assez encadrés, sont livrés à eux-mêmes. Ça peut durer des mois, enrage Stephen Silverwood de l’association Refugee Radio, ça a toujours été compliqué mais depuis quelques années, c’est encore pire. Avant ils étaient placés dans des familles ou pris en charge par les services sociaux.” Depuis le mandat de l’ancienne ministre de l’Intérieur, Priti Patel, les enfants migrants non accompagnés sont logés dans des hôtels, gérés par le ministère de l’Intérieur.

“Les enfants sont littéralement ramassés à l’extérieur du bâtiment”

Les autorités ont du mal à expliquer ces disparitions. Ces mineurs cherchent-ils à s’enfuir pour rejoindre de la famille ou des amis vivant dans le pays ou sont-ils enlevés ? Impossible de le savoir. “Ce qui est sûr, craint Sally Munt, une psychothérapeute qui travaille avec des réfugiés, c’est qu’ils sont influençables.” En 2022, deux hommes ont été arrêtés par la police pour suspicion de trafic. Deux enfants migrants non accompagnés avaient été découverts dans leur voiture.

Un agent de sécurité embauché par Mitie, une entreprise engagée par le ministère de l’Intérieur, chargée de surveiller ces établissements, a révélé à The Observer que “les enfants sont littéralement ramassés à l’extérieur du bâtiment, disparaissent et ne sont pas retrouvés. Ils sont pris dans la rue par des trafiquants.”

Le ministère de l’Intérieur refuse de parler de “kidnapping”. “Ces enfants ne sont pas détenus et sont libres de quitter le logement. Ils peuvent choisir de partir pour un certain nombre de raisons, par exemple pour rendre visite à leur famille”, font savoir les autorités. “Mettre fin au recours à des hôtels pour les enfants non accompagnés est une priorité absolue”, admet néanmoins le gouvernement. “Ces enfants sont laissés dans un flou juridique, le gouvernement ne remplit pas son devoir légal de veiller sur eux”, regrette quant à lui, le directeur général du Conseil des réfugiés.

publié le 7 février à 11h45, Orange avec 6Medias

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