Attentat de Moscou : Vladimir Poutine attribue l’assaut à "des islamistes radicaux"
© Tass/ABACA - Le président russe Vladimir Poutine, le 23 mars 2024, au lendemain de l'attentat près de Moscou.
Trois jours après l’attaque près de Moscou revendiquée par l’État islamique, le président russe a indiqué que les auteurs se révélaient être "des islamistes radicaux". Il a également affirmé que les assaillants avaient pris la fuite vers l’Ukraine.
Le Kremlin change de récit… en maintenant ses accusations envers l’Ukraine. Trois jours après l’attentat survenu près de Moscou, faisant 139 morts, Vladimir Poutine a attribué l’assaut à des "islamistes radicaux", lundi 25 mars, comme l’a relayé Le Monde. Depuis l’attaque, revendiquée par l’organisation État islamique au Khorassan (EI-K), le pouvoir russe ne cesse de l’imputer au régime de Kiev. Aucun officiel n’avait réagi publiquement à la revendication de la branche afghane du groupe djihadiste.
Lundi, le président russe a ainsi affirmé que "(ce) crime" avait été "commis par des islamistes radicaux". Une cible nommée par la première fois par le maître du Kremlin. Ce dernier a également affirmé que les "terroristes" ont tenté de "fuir vers l’Ukraine", après leur attaque dans la salle de concert, Crocus City Hall, située dans la banlieue de la capitale russe. "Qui les attendait là-bas ?", s’est-il interrogé. Kiev avait déjà réfuté les accusations portées par son adversaire. "L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident", avait réagi sur le réseau social X, le conseiller de la présidence ukrainienne, Myhkaïlo Podoliak.
Les quatre assaillants présumés interpellés
Dans le cadre d’une enquête ouverte par la justice russe, onze personnes ont été interpellées, selon les autorités. Parmi eux, figureraient les quatre assaillants présumés. Ils risquent la prison à perpétuité pour "terrorisme". Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, avant leur comparution devant un tribunal de Moscou, les suspects affichent un visage tuméfié. Interrogé sur les assertions de tortures, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a botté en touche, selon des propos rapportés par Le Monde. "Je laisserai cette question sans réponse", a-t-il déclaré.
Plusieurs dirigeants occidentaux ont témoigné de leur soutien au "peuple russe" après l’attentat. En revanche, les propos du Kremlin sur l’Ukraine ont suscité des commentaires réprobateurs. Le président français, Emmanuel Macron, a évoqué une "instrumentalisation (…) cynique et contre-producti(ve)". En revanche, il a indiqué vouloir une "coopération accrue" avec la Russie autour de cette attaque.
publié le 25 mars à 21h40, Antoine Grotteria, 6Medias