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Attaque sur un marché de Noël en Allemagne : quel est le profil des victimes ?

© Michael Probst/AP/SIPA

Alors que le suspect d'origine saoudienne a été placé en détention provisoire, samedi 21 décembre, les autorités dévoilent le profil des victimes, âgées de 9 à 75 ans.

L'attaque à la voiture-bélier sur un marché de Noël en Allemagne, vendredi 20 décembre, a fait cinq morts et 200 blessés. Peu à peu, la police révèle le profil des victimes. Un garçon de 9 ans a perdu la vie et quatre femmes âgées de 45 ans, 52 ans, 67 ans et 75 ans, sont également décédées, selon un dernier communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche. Le bilan pourrait encore s'alourdir, une quarantaine de personnes étant grièvement blessées, rapporte Le Parisien.

Pour ce qui est du suspect, son identité est désormais connue. Taleb Jawad al-Abdulmohsen, un médecin psychiatre de 50 ans, a été placé en détention provisoire pour cinq chefs de meurtre, plusieurs tentatives de meurtre et plusieurs chefs de coups et blessures graves. Le mis en cause, d'origine saoudienne, est un "islamophobe" qui ne faisait pas mystère de ses affinités à l'égard de l'extrême droite, notamment contre l'immigration musulmane. Dans une interview accordée à l'AFP en 2022, il se présentait comme "athée". Il racontait avoir fui son pays où il affirmait avoir été "menacé de mort pour apostasie de l'islam". Depuis, il semblait s'être radicalisé dans son discours sur les réseaux sociaux et ne cessait d'accuser l'Allemagne de ne pas assez protéger les Saoudiens fuyant leur pays pour échapper à un islam rigoriste, tout en accueillant des musulmans radicaux d'autres pays.

Il avait fait l'objet d'un signalement

Selon le magazine allemand Der Spiegel, Taleb al-Abdulmohsen avait fait l'objet d'un signalement des services secrets saoudiens qui avaient adressé une mise en garde, il y a un an, à leurs correspondants allemands du BND à son sujet. En effet, l'homme avait proféré des menaces sur X, promettant des répercussions contre l'Allemagne pour son traitement des réfugiés saoudiens.

"Existe-t-il une voie vers la justice en Allemagne sans faire exploser une ambassade allemande ou égorger au hasard des citoyens allemands ? Je cherche cette voie pacifique depuis janvier 2019 et je ne l'ai pas trouvée", écrivait-il encore en août dernier. En 2013, il avait été condamné à une amende pour "troubles à l'ordre public" et "menaces de commettre des crimes". Il suscitait l'inquiétude, jusqu'au sein de la communauté saoudienne exilée en Allemagne. "Nous le connaissons bien, il nous a terrorisés pendant des années", a déclaré la présidente du Conseil central des anciens musulmans, Mina Ahadi. Elle l'a qualifié de "psychopathe adhérant à l'idéologie conspirationniste de l'ultra-droite" qui "ne déteste pas seulement les musulmans, mais tous ceux qui ne partagent pas sa haine".

L'année dernière, la police allemande avait mené une "évaluation de risque" le concernant, concluant toutefois qu'il ne présentait pas de "danger particulier", a rapporté le quotidien Die West, dimanche 22 décembre. Par ailleurs, la veille de l'attaque sur le marché de Noël, il ne s'est pas rendu à une convocation judiciaire à Berlin, où il était poursuivi pour avoir provoqué un esclandre dans un commissariat qui ne voulait pas enregistrer une de ses plaintes.Dimanche, le ministre français délégué en charge de l'Europe, Benjamin Haddad, doit se rendre à Magdebourg "pour exprimer le soutien de la France au peuple allemand", à la demande du Président de la République, Emmanuel Macron.

publié le 22 décembre à 14h10, Joy Azzi, 6Medias

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