Le "juste prix" pour les agriculteurs français, Macron légifère

par euronews-fr

Redonner la main aux agriculteurs français pour qu’ils sortent de plusieurs années de paupérisation et de détresse, qu’ils ne subissent plus la grande distribution, mais soient acteurs et retrouvent la maîtrise de leur revenus. C’est l’objectif annoncé par le gouvernement français. Mais pas sans condition, les filières lait, céréales, poulet, etc doivent se transformer, présenter leur stratégie d’ici la fin de l’année : restructuration, circuits courts, monter en gamme pour aller vers des labels, le bio… Hier, à Rungis, Emmanuel Macron a fait le point à mi-chemin des Etats généraux de l’Alimentation et annoncé des ordonnances au printemps 2018 : “Nous devons permettre aux agriculteurs de ne plus dépendre des aides, et pour cela nous devons nous assurer qu’ils soient rémunérés au juste prix de leur travail.“ Les contrats passés avec les industriels et les distributeurs seraient donc basés sur le coût de revient proposé par l’agriculteur et établis sur plus long terme, 3 à 5 ans pour donner de la visibilité aux agriculteurs. Partir du coût de production est vital pour la profession agricole : “Depuis maintenant de longues années, on est considéré que comme des apporteurs de matière première et comme la variable d’ajustement par rapport à la transformation, à la grande surface, pour que, eux, puissent garder une marge fixe, alors que sur les marchés mondiaux, les produits peuvent changer de prix. Et c’est chez l’agriculteur qu’on demande toujours de faire les efforts“, explique Jean-Christophe Rufin, responsable du syndicat agricole FNSEA des Hauts de France. La Fédération du commerce et de la distribution se dit prête à suivre la direction indiquée par l’Elysée dans les négociations commerciales de fin d’année, négociations qui seront donc menées avant le vote de la loi. La Ferme France est à Paris pour dire aux citoyens que les efforts des agris méritent un juste prix pour leurs produits de qualité #EGalim pic.twitter.com/2y5viXNx35— La FNSEA (@FNSEA) 11 octobre 2017Nous sommes là pour transformer ensemble. #EGAlim https://t.co/LLQKTc36C5— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 11 octobre 2017Voici en résumé les principaux points abordés hier par Emmanuel Macron selon l’AFP : - Des ordonnances au 1er semestre prévoiront de fonder les contrats entre agriculteurs et leurs clients (distributeurs, industriels) sur le coût de revient proposé par l’agriculteur. – Pour les négociations commerciales de fin d’année, les acteurs sont priés de s’engager à refléter “l’esprit de la loi à venir” sous l‘égide du gouvernement. – Les négociations commerciales doivent s’inscrire dans une contractualisation pluriannuelle de 3 à 5 ans. – Pour établir ces coûts de production, filière par filière, “des indicateurs de marché doivent être définis” avec aussi un renforcement de l’observatoire des prix et des marges ainsi que des contrats-types. – Emmanuel Macron s’est dit “favorable au relèvement du seuil de revente à perte (SRP) pour les produits alimentaires et à l’encadrement des promotions”, mais a ajouté qu’il n‘était pas prêt à signer de “chèque en blanc”. – Le relèvement du SRP sera compris dans les ordonnances du premier semestre 2018 mais le président demande en retour à l’ensemble des acteurs, de conclure pour la fin de l’année des plans de filières. Selon les filières (lait, céréales, poulet…), cela pourra consister à s’engager soit à des restructurations, soit à investir pour monter en gamme, soit à s’orienter vers de nouveaux modes de commercialisation tels que les circuits courts ou la restauration collective. – Les agriculteurs sont priés de se structurer en interprofessions qui puissent peser dans les négociations. Pour répondre aux inquiétudes sur d‘éventuelles entorses au droit de la concurrence, M. Macron souhaite que l’Autorité de la concurrence puisse répondre aux demandes des interprofessions en expliquant le cadre légal précis. – Les coopératives seront encouragées à faire preuve de plus de transparence dans la répartition de leurs gains à leurs adhérents. – Macron a réaffirmé son engagement de campagne d’un taux de 50% de produits bio ou locaux dans la restauration collective en 2022.

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